Témoignage très émotif de Louis Leblanc sur son passage avec le Canadien

L'ancien premier choix de l'équipe s'est ouvert à TVA Sports.

HabsolumentFan

Publié le 4 mars 2018 à 08 h 31

Témoignage très émotif de Louis Leblanc sur son passage avec le Canadien — Crédit Photo: Zuma Press

L'état-major des Canadiens de Montréal avait énormément de pression au moment de monter sur la scène du Centre Bell, le 26 juin 2009, pour annoncer quel joueur elle sélectionnerait en première ronde. C'est cette année-là que l'équipe a célébré le centième anniversaire de sa création, a reçu le match des étoiles de la LNH ainsi que le repêchage amateur. Plusieurs amateurs espéraient, à tort ou à raison, que le Tricolore nomme le nom d'un joueur québécois.

C'est finalement ce qui est arrivé. Trevor Timmins a créé l'hystérie chez les partisans présents au Centre Bell lorsqu'il a nommé le nom du Québécois Louis Leblanc. Voyez par vous-même la réaction du public dans cette vidéo amateur:

Le jeune attaquant avait donc toute la pression du monde sur ses épaules pour mener le Canadien aux grands honneurs dans les années à venir. Ce scénario ne s'est évidemment pas produit, alors que le principal intéressé n'a joué que 50 petits matchs dans l'uniforme bleu, blanc et rouge.

Le Québécois a décidé de revenir sur ces années passées dans l'entourage du Tricolore, et a accordé une entrevue au journaliste Louis Jean de TVA Sports. L'excellent reportage a été diffusé hier, avant la rencontre entre les Canadiens et les Bruins de Boston.

Leblanc est revenu sur cette partie difficile de sa vie, où il a vu son rêve d'avoir une longue carrière dans la LNH être détruit. Voici ce qu'il a dit:

J’ai eu une bonne saison à ma première année professionnelle, mais après je me suis blessé et il y a eu un changement à Montréal avec les nouveaux boss. Et ma carrière n'a pas évolué comme je l'aurais voulu, c'est sûr. Qu'est-ce qui est arrivé? Je ne le comprends pas encore. Je me voyais avoir une longue carrière de 20 ans et de marquer 40 buts pour le Canadien... Mais c'est des choses qui arrivent.»

Il ne regrette toutefois pas d'avoir fait le saut dans le junior majeur, puis dans la LNH, au lieu de poursuivre ses études à Harvard. Il dit bien vivre avec son choix, qui a été influencé par plusieurs personnes qui lui étaient chères:

Je suis parti de l’université, j’avais 19 ans et je recevais la pression des Canadiens pour partir. À l’époque, je pensais que c’était la bonne décision, comme mes parents, mon agent, les Canadiens... J’avais une très bonne saison à l’université et le CH me voyait dans ses plans à court terme et, j’imagine, à long terme... Tu te dis que c'est eux les boss, c'est eux qui te repêchent, c'est leur équipe: ils ont droit à leur opinion.»

Après son passage raté avec le CH, Leblanc a fait partie brièvement de l'organisation des Ducks d'Anaheim et des Islanders de New York. Il s'est également expatrié en Europe, avant de prendre sa retraite à seulement 25 ans. Il a pris la décision de retourner sur les bancs d'école, à l'Université Harvard.

Je crois sincèrement que les choses arrivent pour une raison et je ne peux pas demander mieux, de revenir dans un environnement comme ici. Ça fait spécial mais, pour moi c’était important de revenir ici après ma carrière.»

Même s'il a officiellement terminé sa carrière professionnelle, le Québécois de 27 ans demeure tout de même impliqué avec le Crimson de Harvard, avec qui il occupe le poste d'entraîneur adjoint.

Lorsque l'on analyse le repêchage de 2009 plusieurs années plus tard, il est difficile d'affirmer avec certitude que le CH a bel et bien succombé à la pression de repêcher un Québécois. Certes, plusieurs joueurs talentueux ont été repêchés après Leblanc, comme Ryan O'Reilly, Chris Kreider, Marcus Kruger ou Marcus Johansson. On doit toutefois garder en tête que le repêchage est une science très inexacte...