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Stéphane Richer commente la situation de Jonathan Drouin

Il s'ouvre sur les moments difficiles de sa carrière

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Stéphane Richer est l'un des meilleurs franc-tireur à avoir joué pour l'organisation du Canadien de Montréal. Il fût une personnalité iconique de l'histoire de la franchise vers la fin des années 80 et au début des années 90. Le natif de Ripon en Outatouais a réalisé un exploit très rare au cours de la saison 1987-1988, devenant seulement le 6e joueur de l'organisation à marquer 50 buts en une seule saison. Il a répété l'exploit en 1989-1990 et depuis ce temps, aucun autre joueur des Canadiens n'est parvenu à atteindre ce plateau.

Richer était en entrevue avec Katherine Harvey-Pinard de La Presse alors qu'il était présent à la première édition de la coupe Charles-Bruneau au stade IGA de Montréal. Il a été notamment question de sa santé mentale dans le passé, Richer qui, rappelons-le, avait connu des difficultés à gérer son anxiété et sa dépression causée par la pression du marché montréalais. Il avait prononcé la célèbre phrase: «Y'a pas juste le hockey dans la vie.» qui avait fait bien jaser à l'époque. 

« Je n’ai pas dit ça parce que je n’aimais pas mon sport. J’avais besoin d’aide. Je leur disais que j’étais en train de mourir par en dedans. J’avais beau parler avec les gens qui étaient responsables du Canadien dans ce temps-là – je n’ai pas besoin de rappeler les noms, tout le monde sait qui c’était –, ils me répondaient : “Voyons, Stéphane. Tu fais 1 million par année, tu es beau bonhomme, tu as tout dans la vie, tu ne payes pas d’auto, tu comptes 50 buts par année. Ça va passer.”

La santé mentale est beaucoup moins tabou qu'à l'époque, mais c'est devenu un sujet de l'heure notamment avec l'histoire de Jonathan Drouin, histoire qui a ses ressemblances avec celle de Richer. Lorsque Richer a apprit que Drouin quittait l'équipe pour des motifs personnels, Richer s'est tout de suite rappelé ses durs moments de sa carrière. 

« En 2021, on le vit encore. J’écoute le monde parler : “Voyons donc, il fait 5 millions par année, ça fait longtemps qu’il n’a pas joué au hockey…”. Moi, j’espère qu’il va tout dire. Même si ça fait mal. Même si, parfois, ça peut être gênant, ça devient un complexe. Il faut que tu parles. Les Québécois, on le sait, autant on peut être méchants, autant on peut tout comprendre et tout oublier. Il n’a pas demandé à être chez lui pendant un mois et demi… Il n’était plus capable de fonctionner.

Richer s'est proposé à maintes reprises pour aider les jeunes joueurs du Canadien à passer à travers leurs problèmes dans le marché montréalais. L'équipe lui aurait alors répondu qu'ils engageaient du personnel qualifié spécialisé pour ça. Il a mentionné les noms des frères Kostitsyn, d'Alex Galchenyuk ainsi que de Max Pacioretty.

« Tu voyais qu’ils avaient de la misère à circuler et à voyager. Pratiquer, jouer, c’était un fardeau. Moi, je leur disais : “Je l’ai vécu à Montréal, à 100 milles à l’heure.” On a dit que j’étais drogué, homosexuel, etc. Je faisais trois fois moins qu’eux autres. Mais je me disais : s’il y a une personne qui peut aider ces gars-là, c’est moi. Envoyez-les-moi tout seuls. Je vais aller souper deux soirs avec eux, je vais leur expliquer ce que c’est. »

Richer serait une excellente référence pour les jeunes joueurs qui s'amènent sans connaître la pression de jouer à Montréal, puisque c'est sans aucun doute différent de partout ailleurs dans la LNH. Son histoire pourrait aider plusieurs jeunes espoirs à passer à travers leurs problèmes, des problèmes que la majorité d'entre eux vont tenter d'ensevelir.


Source: lapresse.ca