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Yvan Cournoyer rend hommage à son ancien coéquipier

D'une tristesse

Emricka Moreau

Quelques jours avant la mort de Jean Béliveau, Yvan Cournoyer était allé le visité. Une visite qui l'a marqué à vie et qu'il regrette un peu. En entrevue sur les ondes du 98,5 cet après-midi, il a expliqué que de voir son grand ami dans cette condition l'a beaucoup ébranlé. Il aurait aimé garder un meilleur souvenir de Jean. 

Comme le rapporte Guillaume Lefrançois, journaliste à La Presse, la dernière rencontre entre les 2 hommes s'est produite lors du 70e anniversaire du Démon Blond organisé par Geoff Molson avec plusieurs autres anciens. Ce 70e anniversaire a été célébré tout juste après la finale de la Coupe Stanley du CH la saison dernière. Nous avions d'ailleurs  pu voir Cournoyer, Lafleur et Roy à l'écran lors d'un des matchs. Ils avaient été invités dans une loge au Centre Bell pour l'occasion. 

« C’est comme quand Jean [Béliveau] nous a quittés… J’avais été voir Jean quelques jours avant sa mort. Là, je savais que Guy s’en allait, mais quand ça arrive, ce n’est pas comique. [...] « On avait mangé ensemble. Il n’avait pas laissé paraître qu’il était malade.»

-Yvan Cournoyer 

Une entrevue avec Lefrançois qui est entrecoupée de bruits de téléphone qui sonne et de moments de silence où le Road Runner semble essayer de retenir ses larmes. À l'arrivée de Lafleur à Montréal, l'adaption à la grande ville a été difficile. Yvan Cournoyer l'a pris sous son aile. Il a su à ce moment précis, que c'est ce jeune de Thurso, qui allait les aider à remporter plusieurs Coupe Stanley. 

« Un journaliste lui a demandé qui l’avait le plus aidé. Il avait répondu : “Henri et Yvan”. Je me souviens encore de son premier entraînement avec nous à Verdun. Je me suis dit qu’on avait un bon joueur de hockey et qu’on gagnerait plusieurs Coupes Stanley avec lui. Je ne me suis pas trop trompé. »

-Yvan Cournoyer

Il avait vu juste. Cournoyer, propriétaire de 10 bagues de la Coupe Stanley, a vécu les meilleurs moments de sa carrière aux côtés de Guy. Il le décrit comme un homme passionné, généreux, impulsif et résilient. Il embarquait à 110% dans tout ce qu'il entreprenait. Il ne s'est jamais plaint de sa maladie. S'il était à une réception de 200 personnes, il signait 200 autographes. Il n'a jamais eu la langue dans sa poche, ce qui a créé une partie de la légende qu'il est. 

« Je pense qu’il était résilient. Il ne se plaignait pas, il n’a jamais été un plaignard. Il restait impliqué avec la Fondation du CHUM. C’était un gars d’une grande générosité. Il était reconnaissant pour ses fans, il s’impliquait pour ses fans. C’était une vedette pas condescendante, bon avec ses fans. C’est pour ça que le Canadien le gardait comme ambassadeur, même si Guy leur chauffait les oreilles de temps en temps ! Il ne se gênait pas pour dire ce qu’il pensait, un peu comme Maurice Richard. »

-Yvan Cournoyer 

Les coéquipiers du #12, détenteurs de plusieurs Coupe Stanley, s'éteignent petit à petit. Road Runner indique qu'il commence à se sentir seul. Un moment de recueillement a été fait mercredi dernier lors de la réunion des Anciens. Cournoyer, qui échangeait par textos avec le #10, apprécie les derniers moments passés avec son ami. 

« Chaque fois qu’on se voyait, on se donnait la main et on se regardait dans les yeux. Au moins, la souffrance est terminée. Ça n’a pas dû être facile, la dernière année et demie. On vient de perdre toute une légende. »

-Yvan Cournoyer