Une comparaison encourageante
En entrevue avec le journaliste Guillaume Lefrançois de La Presse, Stéphane Richer s'est exprimé sur le cas de l'attaquant du Canadien, Cole Caufield, et sur le prix honorifique qu'il recevra, la Médaille de la Fondation Douglas Utting, en l'honneur de son travail et de son implication en santé mentale.
Premièrement questionné sur la rétrogradation de Caufield dans la LAH, Richer a tout de suite vu la comparaison avec sa propre carrière.
« Je m’en rappelle comme si c’était hier. À 19 ans, j’ai passé toute la saison à Montréal. J’ai gagné la Coupe Stanley. Tu penses que tout est réglé, que t’es set for life ! »
-Stéphane Richer
Après une première saison au-delà des attentes et une Coupe Stanley, la réalité est rapidement revenue rappeler à Richer que rien ne doit être pris pour acquis. À l'époque, le directeur général des Canadiens, Serge Savard, avait envoyé le choix de 2e ronde du CH en 1984 avec le Canadien de Sherbrooke pour une période d'environ une semaine à 6 mois. Richer parle de cette rétrogradation comme un élément très bénéfique à sa carrière. Plusieurs coéquipiers l'avaient encouragé à y aller.
« La différence avec aujourd’hui, c’est que j’avais des gars comme Bob Gainey, Larry Robinson, Rick Green et Ryan Walter qui me disaient : “Stéphane, va dans les mineures, je sais que c’est pas facile, mais ce sera bon pour toi. Va scorer neuf buts en neuf matchs, ça va leur fermer la trappe. Et tu reviendras, parce qu’on va avoir besoin de toi en séries”. »
-Stéphane Richer
L'ancien #44 explique qu'il comprend ce par quoi Caufield passe présentement, mais il assure que la décision d'envoyer le jeune attaquant avec le Rocket n'aura que du positif. Il n'y a aucune honte à jouer dans la LAH. Lui-même en est revenu plus fort en marquant 50 buts la première année de son retour au sein du Tricolore.
« Le p’tit Caufield, c’est une bonne chose qu’il aille à Laval. Il est encore jeune, il a joué au collège quoi, 40 matchs par année ? Il n’a pas connu ce que c’est d’aller jouer à Chicago, de se coucher à 3 h et de retourner sur la glace à 10 h le lendemain matin. De grands joueurs sont passés par la Ligue américaine. Il n’y a pas de honte à ça. »
-Stéphane Richer
Guillaume Lefrançois n'a pu passer sous silence l'implication de Stéphane Richer en santé mentale. Richer s'était ouvert sur le sujet en 2009 à l'émission TSN Off the Record, avouant une bataille contre la dépression. Il a décidé qu'il allait redonner à la communauté en donnant des conférences sur la dépression et la santé mentale. Son implication et son travail ont d'ailleurs été récompensé la semaine dernière où il a reçu la Médaille de la Fondation Douglas Utting.
« J’essaie d’être plus bref, d’aller droit au but. Quand je parle, il n’y a pas de flafla, pas de notes. Je pars à 5 ans, je raconte que je mangeais des tapes derrière la tête, que je suis parti de chez moi à 14 ans. Je dis des choses qui viennent du fond du cœur. Si t’es sincère, les gens vont le sentir. Quand tu commences à aller à gauche, à droite, à essayer de montrer que t’es plus fin que les autres, ce n’est pas un vrai partage. »
-Stéphane Richer
Un prix grandement mérité étant donné qu'il n'est pas toujours évident de s'ouvrir sur ses problèmes de santé mentale.
Espérons que le retour de Cole Caufield dans l'alignement du Canadien aura le même effet que celui de Stéphane Richer en 1987.
Recevez les dernières nouvelles directement dans votre boîte de réception.