Père de Juraj Slafkovsky : ''Tous les pays ont leurs troupeaux d’imbéciles!''

Dans la LNH, plus le marché est gros, plus les projecteurs sont puissants… et plus la pression devient étouffante. C’est la réalité pour bien des joueurs évoluant dans des villes passionnées comme Toronto, New York, Philadelphie, ou bien sûr, Montréal, où le hockey est une religion et où chaque match, chaque présence sur la glace, est scruté à la loupe.

Mais cette passion, aussi belle soit-elle, peut parfois se transformer en fardeau, surtout lorsqu’elle pousse certains partisans à dépasser les limites du respect. Les réseaux sociaux, où l’anonymat et l’impulsivité règnent, deviennent alors le théâtre de commentaires haineux, d’attaques personnelles et de critiques injustifiées. Montréal n’échappe pas à ce phénomène, et Juraj Slafkovsky, premier choix au total en 2022, en a fait les frais à plus d’une reprise.

Dans une récente entrevue accordée à Anthony Martineau de TVA Sports, le père du jeune attaquant slovaque n’a pas mâché ses mots. Pour lui, la critique fait partie du sport professionnel, et il est tout à fait normal que les partisans aient des opinions. Mais la haine gratuite et les attaques personnelles? Inacceptables.

'' Clairement, tous les pays et villes ont leurs troupeaux d’imbéciles! '' a-t-il affirmé avec justesse. Récemment, il a même dû intervenir directement auprès d’un utilisateur de X (anciennement Twitter) qui s’en prenait à son fils de manière agressive et irrespectueuse.

Ce genre de débordement n’est malheureusement pas rare à Montréal, où la passion déborde parfois du cadre raisonnable. Être repêché au tout premier rang vient avec un bagage de pression immense, et chaque mauvaise séquence, chaque match sans point, devient prétexte à des attaques injustifiées.

'' Que ce soit à Montréal ou en Slovaquie, un grand nombre de personnes voudraient qu’il ait les chiffres de Crosby, MacKinnon ou McDavid simplement parce qu’il est un premier choix au total. Les gens ne peuvent pas avoir les mêmes attentes envers lui qu’envers ces joueurs. ''

Et pourtant, Slafkovsky a montré une nette progression depuis ses débuts dans la LNH. Sans être parfait ou constant sur 82 matchs, il s’est adapté au rythme nord-américain, a amélioré son jeu défensif et a commencé à produire offensivement. Il n’a que 21 ans. Il a le gabarit, le talent et l’éthique de travail pour devenir un joueur d’impact. Mais il lui faut du temps… et un environnement sain pour grandir.

Les partisans ont tout à gagner à soutenir leurs jeunes joueurs plutôt que de les démolir à la moindre occasion. La passion ne devrait jamais se transformer en harcèlement. À Montréal comme ailleurs, il est temps de redéfinir ce que signifie "aimer son équipe" — et ses joueurs.