Patrick Roy avait tenté de réparer les pots cassés pour rester à Montréal

Il y a 25 ans, le légendaire Patrick Roy disputait son dernier match avec le Canadien dans une défaite de 11 à 1 face aux Red Wings de Detroit au Forum.

Laissé à lui-même dans cette débandade, Roy avait vu le nouvel entraîneur-chef de l'époque, Mario Tremblay, refuser de le retirer de la rencontre avant le milieu de la deuxième période, le laissant accorder 9 buts au passage.

Humilié, le gardien vedette était alors allé voir directement le président de l'équipe, Ronald Corey assis derrière le banc, pour lui dire qu'il s'agissait de son dernier match avec le Canadien.

Depuis ce temps, nous pourrions croire que c'est Roy lui-même qui a demandé à être échangé mais son père, Michel Roy, est venu mettre les pendules à l'heure. Dans une très intéressante entrevue avec l'animateur Jean-Charles Lajoie à l'émission JiC sur les ondes de TVA Sports, il a fait d'étonnantes révélations, comme celle que son fils avait tenté de réparer les pots cassés au lendemain de l'incident, dans le but de demeurer à Montréal.

"Le lendemain de l'incident en question, il s'est présenté au bureau de Réjean Houle avec son agent, qui était Robert Sauvé à l'époque, dans l'espoir de voir s'il y a possibilité de revenir en arrière. La première chose que Réjean Houle leur a dit, c'est "écoutez, la décision est prise, tu vas être échangé". Donc il n'y avait aucune possibilité de revenir en arrière. Subitement, Patrick a réalisé que sa carrière à Montréal était terminée, et dans les quatre jours qui ont suivi, avant qu'il ne déménage à Denver, il a perdu 12 livres, il n'était pas capable de manger, il se réveillait la nuit, il vomissait, il faisait des crises d'angoisse. Il se mettait à sangloter, à frissonner. Et ça, ça a duré des semaines! Je dirais jusqu'à la fin du mois de janvier."
- Michel Roy

La direction du Canadien l'échangeait quelques jours plus tard à l'Avalanche du Colorado en compagnie de l'attaquant Mike Keane en retour du gardien Jocelyn Thibault ainsi que des attaquants Martin Rucinsky et Andrei Kovalenko.

Il a d'ailleurs mis beaucoup de temps à s'en remettre selon son père, lui qui, même durant ses matchs de séries éliminatoires avec l'Avalanche, avait du mal à se concentrer puisqu'il suivait les résultats des matchs du Canadien sur le tableau indicateur de l'équipe.

"Même à Denver, quand il voyageait avec l'avion de l'équipe de l'Avalanche, il se mettait tout à coup à sangloter, sans pouvoir s'arrêter. Il était complètement dévasté. C'était terrible. Ça s'est estompé tranquillement."
- Michel Roy

Tout indique que la décision de l'échanger provenait de la haute direction de l'équipe et le DG Réjean Houle n'a fait qu'exécuter les ordres du président Ronald Corey.

Finalement, le paternel croit que son fils aurait pu rester à Montréal et les choses auraient pu être bien différente, lui qui lui a même déjà confié que Mario Tremblay aurait fini par l'aimer s'il était demeuré avec le Canadien.

"D'ailleurs, Patrick m'a dit lui-même 'Si j'étais resté à Montréal, Mario aurait fini par m'aimer, parce que j'aurais fait gagner l'équipe'."
- Michel Roy

Malheureusement, nous ne saurons jamais ce qui se serait produit s'il était resté avec le CH.

Voyez au bas l'entrevue dans son intégralité. [pub]