Michel Therrien raconte les dessous de son point de presse légendaire de 2006

En 2006, Michel Therrien venait tout juste de prendre les rênes des Penguins de Pittsburgh quand il a offert l’un des points de presse les plus marquants de sa carrière et probablement de l’histoire récente de la LNH.

À peine deux mois après son arrivée derrière le banc, l’entraîneur québécois, visiblement à bout de patience, s’était lancé dans un discours enflammé où il avait décrit son équipe comme « molle » et « pathétique ».

Ce coup d’éclat n’était pas improvisé. Dans une entrevue donnée récemment sur les ondes du 98,5 Sports, Therrien a révélé qu’il avait soigneusement préparé ce moment.

Voyant que rien ne fonctionnait – ni les séances d’enseignement, ni les tentatives de motivation –, il avait conclu qu’un électrochoc était nécessaire. « Moi, je suis all-in, là. Si je ne change pas de quoi, je meurs », avait-il confié. Constatant une attitude désinvolte et un manque flagrant de condition physique chez ses joueurs, il avait décidé de frapper fort, quitte à choquer tout le vestiaire et à prendre un risque immense pour son propre poste.

Avant la fameuse conférence, Therrien avait même présenté son plan au directeur général de l’époque, Craig Patrick. Son intention était claire : casser la dynamique d’un groupe démobilisé pour forcer un réveil collectif. Et lorsqu’il a lâché le morceau devant les journalistes, il ne s’est pas retenu : langage cru, ton cinglant, attaques directes à la fierté de ses joueurs… Il voulait qu’ils ressentent la piqûre.

Le message a porté fruit. Dès le match suivant à Columbus, Therrien a constaté un changement radical : ses joueurs se battaient sur chaque présence, montraient enfin de l’orgueil et de la hargne. L’effet de son discours avait été immédiat, donnant le ton à une équipe qui, peu à peu, a retrouvé sa combativité.

Avec le recul, ce point de presse est devenu légendaire, non seulement parce qu’il traduisait l’intensité brute de Michel Therrien, mais aussi parce qu’il illustrait sa volonté de tout mettre en jeu pour secouer son équipe. Pour plusieurs, ce moment reste un exemple frappant d’un entraîneur prêt à brasser la cage pour rappeler à ses joueurs l’importance de la fierté et de l’engagement.