Mason McTavish à Montréal? Oui, mais pas à n’importe quel prix

Le nom de Mason McTavish circule beaucoup par les temps qui courent et — comme l’ont souligné Jimmy Murphy et Tony Marinaro dans The Sick Podcast — si le prix de départ pour l’obtenir commence avec David Reinbacher, on entre dans une zone où l’erreur coûte cher. 

Murphy, lui, est catégorique. Il ne ferait pas cette transaction. Pas maintenant. Pas à ce moment précis du plan du CH. Selon lui, le Canadien n’est pas dans une position où il doit absolument faire une acquisition coûteuse pour viser les sommets…

Et il a raison. Le timing est crucial. Un autre joueur correspondant au profil recherché pourrait devenir disponible plus tard, peut-être à la date limite des échanges. En attendant, on peut tenter de combler le poste par comité. Mais attention, ce mot-là, «comité», donne des frissons à bien des partisans. On l’a trop souvent entendu dans les années de misère du CH. Si ça ne fonctionne pas, il faudra payer le prix, mais est-ce qu’on est prêt à sacrifier un pilier de notre avenir?

Tony Marinaro, lui, nuance. Il voit deux scénarios où Kent Hughes et Jeff Gorton pourraient envisager de laisser partir Reinbacher. En fait, tout dépend de ce qu’on pense de nos duos défensifs. Si on croit fermement en Ghule-Dobson et Hutson-Reinbacher, alors on ne touche à rien. Si on est à moitié convaincu, on peut penser à déplacer Hutson à droite… ou aller chercher un autre défenseur droitier pour compenser la perte de Reinbacher.

Et c’est là que le bât blesse. Même si McTavish est tentant, il ne faut pas sauter les étapes. Ce serait comme un achat compulsif à la caisse: si ce n’est pas cher, pourquoi pas? Mais si le prix est élevé, mieux vaut s’abstenir.

Attention, malgré ce que certains en disent, l’orthographe est très importante au hockey. McTavish, ce n’est pas McDavid. Il n’a jamais dépassé les 52 points en saison. Il a 22 ans, un potentiel intéressant, mais encore flou. Le CH doit rester prudent.

Pourquoi ne pas envisager une offre hostile à la place? On ne perd aucun jeune, on fixe le salaire à l’avance et on garde le cap. Avec la remontée du CH au classement, nos choix de repêchage seront de moins en moins brillants. Il faut donc maximiser nos actifs actuels et, surtout, éviter de répéter les erreurs que d’autres ont commises dans le passé.

Vous vous souvenez de Mikko Rantanen et du fiasco des Hurricanes l’an dernier? Incapables de s’entendre avec l’attaquant vedette fraichement acquis du Colorado, ils ont dû l’échanger de nouveau aux Stars pour sauver la mise.

Le CH a un plan. Il est lent, mais solide. McTavish peut attendre. Ce n’est pas le moment de dévier pour une tentation passagère. La fondation est en place, et chaque décision doit renforcer l’édifice — pas le fragiliser. Montréal construit pour durer… et on adore ça!