Luc Gélinas explique la grosse différence entre Marc Bergevin et Kent Hughes derrière ce qu'on voit à la télé

Depuis l’arrivée de Kent Hughes et Jeff Gorton à la tête du Canadien de Montréal, l’organisation a littéralement effectué un virage à 180 degrés, pas seulement sur la glace, mais dans toute sa philosophie de gestion.

Ce qui se vivait autrefois derrière les portes du Centre Bell n’a plus rien à voir avec l’ambiance actuelle. On est passé d’un climat tendu, parfois hostile, à un environnement ouvert, humain et collaboratif. Pour la première fois depuis des décennies, le mot reconstruction n’est plus tabou, et l’équipe avance enfin avec un plan clair, une vision à long terme et une culture basée sur la transparence et le respect.

Sous Marc Bergevin, le club donnait souvent l’impression d’être sur la défensive, méfiant, presque refermé sur lui-même. Les médias étaient vus comme des intrus, les joueurs semblaient parfois marcher sur des œufs, et l’atmosphère générale respirait la nervosité. Ce n’était pas qu’une question de résultats — c’était une question de ton, de climat, de respect mutuel.

Luc Gélinas, qui couvre le Canadien depuis plus de 30 ans, a parfaitement résumé ce changement.

" Depuis que Marc Bergevin est parti, c'est beaucoup plus fun. Avant, on nous regardait et on nous traitait comme l'ennemi, comme un mal nécessaire. Marc Bergevin, ce n'est pas mon ami, ce ne sera jamais mon ami. Puis le soir, je ne me couche pas en me disant, " C'est plate, moi et Marc, on n'est pas de chum. "

La façon dont tu te faisais regarder comme un détritus à tous les jours, c'est contagieux, ça. Là, maintenant, toute l'ambiance a tout changé complètement.

Kent Hughes, il venait d'être nommé DG. On était à la réunion des DG en Floride. Puis Eric Leblanc, notre chum, du RDS.ca lui a posé : "Comme directeur général, qu'est-ce que tu aimerais laisser comme empreinte? "

C'est quand même une question assez "touchy" à poser en partant. Moi, j'étais à côté, le bras étiré, puis je me disais, « Éric, il vient d'arriver. » Mais la réponse, c'est la meilleure question du point de presse : "D'avoir établi une culture, une atmosphère où les gens soient inclus et que c'est le fun d'aller à l'aréna. Que les joueurs sentent qu'ils sont partis d'une famille. "

Nous autres, on n'est pas dans la famille, mais on est le gentil voisin qui fait byebye. Avant, c'était le gentil voisin que, quand il arrive, tu éteins les lumières, tu fermes les stores tu fais semblant que tu ne l'as pas vu. "

En quelques années à peine, Hughes et Gorton ont non seulement redonné de l’espoir aux partisans, mais aussi redonné de la dignité à toute la structure du club.

Le Canadien n’est plus simplement une équipe de hockey : c’est redevenu un milieu de vie, un lieu où la passion et le plaisir d’appartenir à quelque chose de plus grand se ressentent chaque jour.