Power play

Le jeu de puissance du Canadien cherche son identité

Voyez les détails!

Benjamin Marois

Benjamin Marois


Le Canadien cherche la bonne formule en avantage numérique, malgré le nombre d'options, et les chiffres parlent d’eux-mêmes : trois buts en quinze occasions depuis le début de la saison. Le rendement est insuffisant pour une équipe qui souhaite passer au prochain niveau offensif. Pourtant, le jeu à cinq contre cinq est excellent, le jeu de transition également.

Après la rencontre, Martin St-Louis n’a pas cherché d’excuses : « Nous n’avons pas exécuté », a-t-il simplement dit, sans détour. Derrière cette phrase, on sent la frustration d’un entraîneur qui voit son système fonctionner sur papier, mais pas sur la glace. Le problème est moins dans la stratégie que dans l’exécution, mais il est difficile d’ignorer que certaines décisions de positionnement font grincer des dents.

C’est le cas de Juraj Slafkovsky, au centre des discussions depuis quelques jours. On lui reproche de ne pas occuper l’espace devant le filet, là où il pourrait véritablement faire une différence. Le jeune Slovaque, est plutôt posté sur le flanc droit en supériorité. Pourtant, à six pieds trois pouces et plus de 230 livres, il a toutes les qualités pour devenir ce qu’on appelle en jargon de hockey un « screen man » : celui qui voile la vue du gardien, provoque des rebonds et attire les défenseurs.

Cette critique rejoint essentiellement celle du Sick Podcast, qui ont remis en question la construction du power play montréalais.

Trop de passes, pas assez de tirs, trop de finesse, pas assez de mordant. L’équipe cherche souvent la séquence parfaite, alors que le hockey, surtout en avantage numérique, récompense la simplicité : un tir, un écran, un rebond, un but. Les meilleures unités de la ligue le prouvent semaine après semaine. Pendant ce temps, le Tricolore s’enferme dans une chorégraphie bien dessinée, mais pas efficace jusqu'à présent. Nick Suzuki et Cole Caufield représentent le cœur de l'avantage numérique mais cherchent la cohésion avec la nouvelle unité. Le capitaine est souvent exilé sur le côté gauche, là où son angle de passe vers Caufield est restreint, et où il devient plus prévisible pour les défenseurs adverses. Résultat : les lignes de tir sont bloquées, la rondelle tourne sans conviction et la menace s’évapore avant même qu’un lancer dangereux ne soit décoché.

Il faut redonner du sens à ce jeu de puissance. Non pas en inventant une nouvelle stratégie complexe, mais en revenant aux fondements du hockey offensif : présence devant le filet, tirs rapides, et volonté de provoquer le désordre. Le Canadien possède les outils pour le faire. Slafkovsky devant le filet, Suzuki sur son mur naturel à droite, Caufield prêt à frapper de l’autre côté, Hutson à la pointe pour dicter le tempo, et Zachary Bolduc pour relayer et attaquer les espaces : sur papier, la combinaison a du sens. Ce qui manque, c’est l’instinct, cette envie d’imposer sa présence et de bousculer la structure adverse.

Le message de Martin St-Louis était simple, mais il résonne comme un aveu : le CH n’exécute pas. Peut-être parce que le plan manque de mordant, ou parce que les joueurs hésitent à s’engager dans les zones plus ingrates. Mais une chose est claire : si Montréal veut que son avantage numérique cesse d’être un sujet de débat, il devra apprendre à se salir un peu.

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