Le Canadien flirte avec la catastrophe avec Zachary Bolduc

Zachary Bolduc n’est pas un joueur ordinaire. Montréal a donné Logan Mailloux pour l’obtenir, convaincu qu’il pouvait devenir un marqueur naturel dans la LNH. Et il l’a prouvé dès ses débuts: trois buts à ses trois premiers matchs, une fougue qui rappelait ses meilleures séquences à St. Louis. Puis, le Canadien a décidé de le «modeler» selon ses standards. Mauvaise idée.

Anthony Martineau, de TVA Sports, a mis le doigt sur le bobo. Entre la Confrontation des 4 Nations et le match numéro trois cette année, Bolduc affichait un rythme de 45 buts sur 82 matchs. Seize buts en 29 parties, devançant des noms comme Suzuki, Kucherov, Draisaitl et Matthews. Depuis? Un seul but en 14 matchs, treize tirs au total. Ce n’est même pas un tir par rencontre. Le contraste donne froid dans le dos.

Le problème ne vient pas seulement de l’avantage numérique qu’on lui a retiré au mauvais moment. D'accord, Ivan Demidov devait prendre une place sur l’attaque à cinq, mais pourquoi le faire juste après que Bolduc eut marqué dans le rôle du bumper, là où il excelle? Ce timing a brisé son élan et, depuis, on l’a relégué avec des joueurs défensifs, sans passeur naturel. Comment un franc-tireur peut-il retrouver sa confiance dans ces conditions?

Demidov est le joyau de l’organisation, personne ne conteste ça, mais pourquoi priver Bolduc de ce qui fait sa force? Le Canadien semble vouloir le transformer en joueur complet à tout prix, comme si le système valait plus que le flair.

Martin St-Louis affirme qu’on lui reproche son implication défensive, mais si tu mines la confiance d’un joueur offensif, tu crées toi-même les flottements que tu dénonces. Bolduc n’est pas capricieux. Il a simplement besoin d’être entouré de talent, pas de seconds violons. À trop vouloir le transformer en joueur complet, on risque de le dénaturer.

On ne parle pas d’un simple ajustement, on parle d’un développement qui peut basculer. Le Canadien doit se rappeler pourquoi il a transigé pour Bolduc. Pour ses buts, son aplomb et son audace. Pas pour en faire un clone de Caufield ou un soldat du système. Si on continue à le brider, on pourrait perdre un marqueur potentiel de 40 buts… avant même qu’il ait eu la chance d’exploser. Si Bolduc s’éteint, ce ne sera pas la faute du talent, mais celle de la gestion. Alors, donnons-lui un vrai passeur et admirons le résultat… après, on pourra porter un jugement sur sa contribution.