Le camp des recrues, version Ivan Demidov

Ivan Demidov participe au camp des recrues… et il est exactement là où il doit être: sur la glace du Complexe CN, avec les autres espoirs de l’organisation.

Il n’a pas été parachuté directement au camp principal du Canadien. Il n’a pas été traité comme une vedette avant l’heure.

Éric Fichaud l’a bien résumé à l’émission Laraque et Gonzalez: «C’est sûr qu’il va dominer, c’est sûr et certain.» Cela dit, ce n’est pas le point. Il ne s’agit pas de domination, mais de contexte, de message et de progression.

Demidov a déjà joué sept matchs dans la LNH, séries incluses. Il a montré des flashs, des séquences qui confirment ce que tout le monde soupçonnait. Il a quelque chose que les autres n’ont pas.

Le Russe de 19 ans a passé l’été à Montréal, il s’est entraîné ici, il est prêt. Mais le Canadien n’a pas cédé à la tentation de le surclasser. Il l’a placé dans un environnement où il peut briller, oui, mais surtout où il peut aussi faire briller les autres.

Parce que c’est ça, la vraie valeur de sa présence au camp des recrues. Pas de prouver qu’il mérite un poste avec le Tricolore. Il l’a déjà. Pas de rassurer l’organisation. Elle est déjà convaincue. Non. Demidov est là pour élever le niveau. Pour servir de point de repère. Pour que chaque jeune sur la glace puisse se mesurer à ce que représente un futur joueur vedette de la LNH.

Et soyons honnêtes, empêcher Ivan Demidov de patiner au Complexe CN aurait été une mission impossible. Il est trop investi, trop motivé, trop impliqué. Il veut être là. Il veut faire partie de ce groupe. Il veut gagner sa place, même si elle est déjà presque acquise.

C’est aussi un pied de nez involontaire à Lane Hutson, qui, lui, n’a pas le droit d’y être. Mais pendant que Hutson ronge son frein hors de la surface glacée, Demidov prend de l’avance. Il le fait sans arrogance, sans forcer les choses. Il trace sa route parce qu’il est à sa place… même s’il est bien au-dessus de la mêlée.

Demidov n’a pas besoin d’un passe-droit ou d’un traitement de faveur. Il est le traitement. Et c’est exactement ce que le Canadien souhaitait: un joueur qui s’impose sans qu’on ait besoin de lui ouvrir la porte.