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La fois où RDS est passé à deux doigts de la catastrophe
 

La fois où RDS est passé à deux doigts de la catastrophe

Voyez les détails!

Marco Normandin

C'était à l'automne 2014 et la LNH négociait avec le réseau RDS pour le renouvellement des droits de télé du Canadien de Montréal.

C'est à ce moment où Pierre Karl Péladeau avec son nouveau réseau TVA Sports est intervenu et a décidé de faire une offre agressive pour casser le monopole de son compétiteur et acquérir les droites premium du CH, c'est à dire les matchs du samedi soir en plus des séries éliminatoires, soit une vingtaine de matchs.

Le prix payé? 700 millions de dollars pour 12 ans.

Une tactique qui a grandement fait mal à RDS puisque, en plus de perdre son monopole du hockey au Québec, on a dû débourser 800 millions de dollars pour la soixantaine de matchs restants par année. Soit le double de ce qu'ils payaient dans le passé pour la totalité des matchs.

Mais tel que le rapporte le journaliste Martin Leclerc de Radio-Canada Sports, l'ex-président de RDS, Gerry Frappier, avait eu l'occasion d'égaler l'offre de TVA Sports et conserver les droits premium mais a décidé de ne pas le faire puisqu'il s'agissait selon lui d'un suicide financier, rien de moins.

"Dans une entrevue spectaculaire accordée au confrère Gabriel Béland, de La Presse, le président de RDS avait révélé qu’il avait eu l’occasion d’égaler l’offre de Québecor pour maintenir le monopole de son organisation mais qu’il avait refusé de le faire. Il avait préféré rester assis sur ses mains, avait-il dit, parce que cette entente aurait signifié la 'destruction totale' de la rentabilité de RDS et qu’il se serait agi d’un 'suicide financier'. Visionnaire, M. Frappier s’inquiétait par ailleurs du nouveau phénomène de débranchement du câble (cord-cutting). Cette désaffectation des abonnés du câble amincissait déjà les marges bénéficiaires des réseaux câblés américains et commençait à se faire sentir plus sérieusement au Canada."

- Martin Leclerc

D'ailleurs, on se souviendra également que Frappier avait commenté l'acquisition de son compétiteur et avait déclaré qu'il ne voyait pas comment ils pourraient réussir à rentabiliser ce contrat.

Depuis, TVA Sports ne cesse de cumuler les dettes année après année et n'a pas fait un sou de profit avec cette acquisition.

Force est d'admettre avec le recul que RDS avait vu juste.