Juraj Slafkovsky joue librement depuis qu’il n’est plus sur le premier trio

Slafkovsky change de rôle et libère son jeu

Juraj Slafkovsky n’est plus le jeune qui se contente de remettre le disque à Nick Suzuki ou à Cole Caufield. Il a troqué le rôle de petit frère pour celui de grand frère, et ça change tout. Sur la séquence où Ivan Demidov marque face au Colorado, c’est lui qui fait tout le travail avant la finition. Une preuve que son jeu offensif prend une nouvelle dimension — spinorama inclus!

Ce n’est pas un hasard si le trio Slafkovsky-Suzuki-Caufield figurait parmi les meilleurs de la LNH. Aujourd’hui, Zachary Bolduc s’impose de plus en plus aux côtés des jeunes vétérans et Slafkovsky profite de cette redistribution des rôles pour s’affirmer. Il transporte le disque, crée des jeux et ose des libertés qu’on ne voyait pas à ses débuts. Fini le temps où il se limitait à alimenter ses partenaires vedettes.

Ce Slafkovsky-là, on l’avait entrevu au Championnat du monde: tête haute, vision exceptionnelle, capable de dicter le rythme. Montréal l’avait repêché pour ça. Et voilà qu’aux côtés de Demidov et Oliver Kapanen, il retrouve cette créativité pure — avec une confiance qui saute aux yeux. Il continue de déranger le long des bandes, mais conserve le disque juste assez longtemps pour faire mal. Demidov en profite… et le Canadien aussi. Martin St-Louis devra éventuellement augmenter le temps de jeu des trois jeunes au fil de la saison pour leur permettre d'engranger plus de points, mais ça viendra.

Il reste encore un point important à améliorer dans le cas de Slafkovsky et c’est sa constance. Il doit répéter ces séquences match après match pour franchir le dernier palier. C’est là tout le défi. Il doit transformer ces éclairs de génie en une norme, pas en une exception.

La progression est indéniable, son jeu est plus audacieux et plus complet, mais il lui faudra maintenir ce niveau match après match pour devenir un catalyseur offensif, pas simplement un gros bonhomme qui va récupérer le disque en fond de territoire.

Si cette évolution se confirme, on ne parlera plus seulement d’un premier choix légitime qui a trouvé ses repères. On parlera d’un joueur capable de faire partie de l’identité offensive du Canadien. Parce qu’un Slafkovsky confiant et constant, c’est un cauchemar pour les défenseurs adverses… et un rêve pour Montréal.