Juraj Slafkovsky frappe tôt: même plateau… en 30 matchs de moins

Slafkovsky: Le réveil d’un colosse

Juraj Slafkovsky vient de marquer son sixième but de la saison. Ce n’est pas tant le chiffre qui frappe, mais le moment où il l’a atteint: le 1er novembre, après seulement 12 matchs. L’an dernier, il avait dû attendre le 19 janvier — et son 43e match. Et l’année précédente? Le 17 janvier… après 44 rencontres! Le contraste est saisissant.

Depuis quelques matchs, on voit Suzuki et Caufield profiter directement de la présence de Slafkovsky. Le Slovaque attire les défenseurs, gagne ses batailles le long des rampes et libère des lignes de tir. Ce n’est plus un passager, c’est un moteur.

Ce n’est plus le même joueur. Slafkovsky joue enfin à la hauteur de son gabarit. Il est devenu indispensable au succès du premier trio du Canadien. On ne parle plus d’un projet à long terme, mais d’un joueur qui livre la marchandise maintenant.

Non, il ne conservera pas son rythme actuel et ne marquera probablement pas 41 buts cette saison. Par contre, s’il atteint les 30 buts, ajoute une trentaine de passes, pour un total de 60 points et plus, ce sera une troisième saison réussie — mais surtout, une confirmation que le pari du CH au repêchage de 2022 n’était pas si fou.

Certains continueront de regretter Logan Cooley. Ils rêvent de ses 90 points potentiels par saison et de ses feintes spectaculaires, mais une équipe championne ne se bâtit pas uniquement avec des joueurs de petit format, aussi talentueux soient-ils. Comme dans le vieux jeu Ice Hockey sur Nintendo, une équipe gagnante ne se construit pas qu’avec des petits joueurs rapides. Il faut aussi des gros bonshommes capables de faire de la place.

Slafkovsky incarne cette vision. Il ne coûte pas 10 millions par saison comme Cooley, il ne cherche pas à briller seul. Il adhère à un concept d’équipe, ce qui colle parfaitement à l’identité montréalaise. Et si le CH devient une puissance comme plusieurs l’anticipent, Juraj Slafkovsky en sera un pilier géant du Tricolore.

Le réveil est en cours et, cette fois, il semble durable.