«Je suis allé là avec la bonne attitude…» — Samuel Montembeault

Samuel Montembeault: L’attitude d’un vrai pro

On peut reprocher bien des choses à Samuel Montembeault, sauf d’avoir la tête ailleurs quand les choses se corsent. Le Québécois ne cherche pas de boucs émissaires, ne se défile jamais derrière des phrases toutes faites. Il assume. Il travaille. Il se présente. À l’heure où bien des joueurs tentent d’enrober la moindre contrariété dans un jargon diplomatique, lui garde le cap. Son récent séjour avec le Rocket de Laval le démontre encore une fois avec une clarté désarmante.

Dans la vidéo de RDS, Montembeault raconte comment s’est déroulé l’annonce de son renvoi.

Il a fait le morning skate avant d'affronter Philadelphie, un entraînement tout ce qu’il y avait de plus normal. Par la suite, Kent Hughes et Jeff Gorton l’ont rencontré pour lui exposer leur plan de match. Rien de dramatique, aucune tension. Le gardien explique avoir accueilli la décision avec calme, presque avec enthousiasme. Il savait pertinemment qu’il n’avait pas eu de départ depuis le début du mois. Attendre, encore et encore, ne sert pas un gardien qui carbure au rythme et aux répétitions.

Il le dit lui-même. Aller à Laval lui donnait l’occasion de jouer, de toucher des rondelles, de retrouver cette sensation essentielle de vitesse et d’instinct qui ne revient jamais dans une simple séance d’entraînement. Deux matchs sur la route, du travail concret, du temps de jeu réel. Son commentaire le résume mieux que tout: «Je suis allé là avec la bonne attitude, de travailler fort et de prendre des bonnes reps.» Aucun signe d’amertume. Juste un athlète lucide qui connaît ce dont il a besoin.

Recevoir l’expertise de Marco Marciano, l’entraîneur des gardiens du Rocket, ne peut que renforcer cette démarche. Une autre voix, un autre regard, un ajustement subtil parfois suffisant pour relancer un gardien qui, par nature, vit sur un fil. La collaboration entre l’organisation du Canadien et Laval devient alors un outil parfaitement assumé. Montembeault n’a pas simplement accepté le plan, il l’a utilisé.

Le résultat fait mal paraître ceux qui doutent encore de son mental. Il revient de ce séjour avec l’énergie d’un athlète qui refuse de stagner. Un gagnant, un battant, quelqu’un qui se relève chaque fois qu’on croit l’avoir ralenti. Ce n’est pas qu’une question de talent, mais de volonté. Reste à voir comment Montembeault répondra lors de son prochain vrai test dans la LNH, mais une chose est certaine, son attitude, elle, ne flanche jamais.