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Jake Allen doit beaucoup à Martin Brodeur

Une belle complicité

Emricka Moreau

Quand le nom de Martin Brodeur est prononcé, la première chose qui nous vient en tête est les années exceptionnelles qu'il a connues avec les Devils du New Jersey. Il a malheureusement terminé sa carrière avec les Blues de St-Louis où il n'a amorcé que 5 matchs. Guillaume Lefrançois, journaliste à La Presse, a interviewé les 2 gardiens sur leur relation à St-Louis. 

C'est à la saison 2014-2015 que Brodeur s'est joint aux Blues. Jake Allen explique à Lefrançois que l'arrivée du meilleur gardien de l'histoire dans le vestiaire à rendu les joueurs nerveux. Un futur membre du Temple de la renommée, c'est impressionnant. 

« Tu ne l’imagines pas avec les Blues de St. Louis. On était tous nerveux autour de lui. C’est un futur membre du Temple de la renommée, le meilleur gardien de l’histoire. Je me souviens du premier vol. Dans l’avion, il y avait une table configurée spécifiquement pour jouer aux cartes. Mais les gars se sont tous assis ailleurs pour qu’il ait la table à quatre à lui seul ! »

-Jake Allen

Une association improbable qui venait changer les plans de l'équipe. Le gardien partant, Brian Elliott, venait de se blesser. Rappelons qu'à l'époque, Jordan Bennington était encore dans la LAH. 

Allen raconte que personne n'osait tirer sur lui à l'entraînement par peur de l'atteindre au masque. Brodeur arrivait avec un lourd baggage. Un baggage rempli de trophée. Un Calder, 4 Vézina, 5 Jennings et 3 Coupes Stanley. Pas gênant sur un CV!

« Ce n’était rien de bien différent pour moi. Mais à l’entraînement, les gars avaient peur de lui envoyer des rondelles sur le masque, donc ils gardaient leurs tirs bas. C’était bref, mais quand je vais prendre ma retraite, je vais repenser à ça en me disant que j’ai été privilégié. »

-Jake Allen 

Brodeur a joint les Blues à 42 ans. Il venait compléter le duo de gardien où Allen était l'aspirant #1. Un travail de mentor s'est installé. Martin a changé la façon de voir le jeu pour Allen, mais mentalement. L'ancien joueur des Devils savait à quoi s'attendre et savait le potentiel de son binôme. 

« On perdait 3-0 contre New York. J’ai embarqué et on a remonté. La deuxième fois, c’était rendu 5-0 contre l’Avalanche. Ce sont des choses qui arrivent. Il était correct avec ça. L’équipe joue mal devant toi, tu ne peux pas tout faire. On se jasait de ça. Je lui disais que des fois, l’effort est là, mais pas le résultat. Le problème, c’est quand l’effort n’est pas là. »

-Martin Brodeur

L'année suivante Martin Brodeur a annoncé sa retraite. Les Blues ne l'ont pas laissé partir si facilement. Un poste d'assistant DG lui a été offert. Deux ans plus tard, un poste d'entraîneur des gardiens lui a été attribué. Son passé l'a vite rattrapé lorsque Doug Armstrong lui a dit qu'il était la personne la plus qualifiée pour le poste. 

"Doug Armstrong m’a demandé de coacher les gardiens, je n’avais aucune idée comment m’y prendre. Il me dit : “C’est toi qui as gagné le plus de matchs dans l’histoire, tu dois savoir quoi faire ! Je regardais aussi ce que les autres coachs faisaient. J’ai embarqué. J’essayais d’aider Jake mentalement. Pour la technique, je lui rappelais surtout des détails qu’on oublie à force de jouer : être plus “square” devant la rondelle, mettre le bâton sur la glace, sentir les joueurs autour. Il était vraiment ouvert. On a eu une très bonne relation. »

-Martin Brodeur

« Mais c’est un excellent athlète. Tu vois que ce n’est pas un gardien qui fait juste tomber sur les genoux. Encore maintenant, regarde ses poussées : il est fort. J’ai adoré le coacher. Tu lui disais quoi faire, et il écoutait. Il travaillait très fort. »

-Martin Brodeur

Et c'est là, que la carrière du portier du Canadien a explosé. Jake Allen a joué 61 matchs cette saison là. Une saison de 33 victoires. 

« Cette année-là, j’ai peut-être joué le meilleur hockey de ma carrière. Et l’équipe a commencé à très bien jouer. On a remonté au classement. On a battu le Minnesota au premier tour, c’était une des équipes aspirantes à la Coupe Stanley. Et on a très bien joué contre Nashville au deuxième tour. Martin est arrivé, il a inculqué sa philosophie simple à mon jeu et ça m’a servi. »

-Jake Allen