Jack Nesbitt: un géant qui intrigue le CH au Combine

Quand on regarde l’alignement des Canadiens de Montréal, on se demande parfois si le vestiaire n’a pas été conçu pour une ligue de hockey pee-wee. Bon, certains traitaient Martin St-Louis d’entraîneur pee-wee jusqu’à tout récemment, mais disons que sa troisième position pour le Jack Adams doit faire pencher la balance dans le débat à ce sujet.

Cole Caufield, Lane Hutson, Alex Newhook, Alexandre Carrier, Brendan Gallagher et même le capitaine Nick Suzuki — tous talentueux, certes, mais aucun ne franchit la barre symbolique du 1,83 m (6 pi), en dessous de laquelle un joueur est souvent perçu comme petit dans la LNH.

Alors, imaginez-vous l’effet qu’aurait un joueur comme Jack Nesbitt dans le portrait.

Centre de 1,96 m (6 pi 5 po), 84 kg (186 lb), le gaillard des Spitfires de Windsor a attiré l’attention du CH au Combine de Buffalo. Il a rencontré 27 équipes au total, mais c’est Montréal qui semble lui avoir laissé une impression durable. Et lui, il ne cache pas que l’intérêt est réciproque.

Ce serait cool d’aller à Montréal, c’est là que mon père a grandi.
- Jack Nesbitt

Bien sûr, ce n’est pas un choix qui fait saliver les partisans de faits saillants à RDS ou sur YouTube. Mais c’est un joueur qui joue gros, qui frappe, qui protège ses coéquipiers et qui a récolté 64 points (dont 25 buts) en 65 matchs dans l’OHL. Il possède un profil qui manque cruellement à une équipe qui mise beaucoup sur la vitesse et la finesse, mais qui se fait souvent bousculer quand le jeu se resserre… comme en séries!

Ce n’est pas un nom qui fera vibrer le Centre Bell. Mais c’est peut-être exactement ce qu’il faut pour équilibrer une formation qui penche dangereusement du côté des poids plumes. Et c’est exactement ce que pense Nicolas Cloutier de TVA Sports.

En plus, il a du caractère. Lors d’un test psychologique au Combine — une de ces fameuses questions absurdes posées aux espoirs, style: «Ton équipe est coincée dans un sous-marin qui coule, que fais-tu?» — le jeune homme originaire de Sarnia, en Ontario, a répondu sans hésiter: «Je le ferais exploser pour sauver mon équipe.» Une réponse qui n’a rien de logique sur le plan technique, mais qui en dit long sur son état d’esprit: prêt à tout, même à se sacrifier, pour le bien du groupe.

Le CH a besoin de variété. De contraste. De joueurs capables de faire sentir leur présence autrement qu’avec une feinte en entrée de zone. Même si Jack Nesbitt n’est pas le choix le plus sexy, il pourrait bien être celui qui équilibre enfin une formation trop souvent dominée physiquement.

Un colosse dans une cour d’école? Peut-être. Mais parfois, c’est exactement ce qu’il faut pour remettre de l’ordre dans la classe. Et si, pour une fois, le bon choix était celui qui fait lever les épaules plutôt que les foules?