Éric Bélanger explique pourquoi il faut garder Mike Matheson à Montréal

En moins d’un an, la brigade défensive du Canadien de Montréal a connu une transformation spectaculaire. Longtemps pointée du doigt comme l’un des maillons faibles de l’équipe, la défense du CH figure désormais parmi les plus prometteuses, voire les plus redoutables du circuit. Une métamorphose rendue possible grâce à un mélange habile de jeunesse talentueuse, d’acquisitions stratégiques et de patience dans le développement des espoirs.

Au cœur de cette reconstruction éclair se trouve Lane Hutson, jeune prodige dont l’arrivée a déjà changé la dynamique du groupe. Avec sa créativité, sa mobilité exceptionnelle et son instinct offensif, Hutson donne au CH une dimension qu’il n’avait tout simplement pas sur le flanc gauche. À seulement 21 ans, il impose déjà sa présence avec une maturité étonnante.

Mais Hutson n’est pas le seul à avoir accéléré l’évolution du groupe. L’ajout d’Alexandre Carrier, défenseur fiable et constant, a permis de stabiliser la deuxième paire. Ce n’est peut-être pas le nom le plus éclatant de la LNH, mais sa capacité à jouer des minutes de qualité sans faire d’erreurs coûteuses en fait un rouage indispensable. Sa présence permet aux jeunes d’évoluer dans un environnement plus structuré et rassurant.

Et comment passer sous silence l’acquisition de Noah Dobson ? Le défenseur droitier de premier plan deviendra un pilier de cette formation. Dobson cumule déjà de l’expérience et peut loger confortablement sur la première paire. Sa vision du jeu, sa constance et sa capacité à jouer dans toutes les situations font de lui une pièce maîtresse pour les années à venir.

À ce groupe déjà impressionnant s’ajoute un autre jeune espoir de taille : David Reinbacher. Le choix de premier tour du CH en 2023 semble de plus en plus près de faire le saut dans la LNH. Calme, solide et intelligent, il complète un quatuor défensif qui fait saliver. Et il ne faut pas oublier son coéquipier à Laval, Adam Engstrom, qui a connu une saison recrue impressionnante cette année. Lui aussi sera un joueur de la LNH plus tôt que tard.

Dans ce contexte, une question revient avec insistance : que faire de Mike Matheson ? Il y a un an à peine, il était le joueur le plus important à la ligne bleue. Il devait porter l’équipe à bout de bras, jouer 24 minutes par soir, relancer l’attaque et faire le ménage dans sa zone. Aujourd’hui, avec l’émergence de nouveaux visages, certains avancent qu’il serait temps de l’échanger pendant qu’il a encore une bonne valeur.

Mais selon plusieurs analystes, dont Éric Bélanger, ce serait une erreur de s’en départir trop rapidement. Oui, Matheson n’est plus indispensable comme il l’était, mais c’est précisément ce qui pourrait faire de lui un atout encore plus précieux. Imaginez un Mike Matheson utilisé comme quatrième défenseur, sans avoir à porter seul le poids de la relance et de la transition. Ce serait un luxe rare dans la LNH. Une profondeur aussi enviable à la ligne bleue permet de mieux absorber les blessures, les baisses de régime ou simplement d’ajuster les duos au fil de la saison.

Comme le souligne Bélanger, la clé n’est pas de se débarrasser des bons joueurs, mais de bâtir une défense solide sur trois paires. Une défense mobile, talentueuse, équilibrée et capable de rivaliser avec les meilleures équipes du circuit. Et dans ce portrait, Mike Matheson peut encore jouer un rôle de grande valeur.

''Moi, si je suis l'entraîneur du Canadien, moi, Matheson, il a été beaucoup critiqué, puis mon ami Mario Larouche va nous critiquer encore. Moi, je le garde, j'ai besoin d'un vétéran. J'essaie de le re-signer, à moins qu'il y ait une offre sur la table que je ne peux pas refuser.

Matheson, je le mets avec Dobson. Je mets Guhle avec Hutson parce qu'ils ont eu beaucoup, beaucoup de succès l'année passée.

Oui, j'aimerais ramener Hutson à gauche, mais il a été très bon avec Guhle, puis j'aurais Carrier avec Struble ou Xhekaj, pour former le groupe de 6-7.

Je pense que Matheson, il a encore du bon hockey. Il joue des grosses minutes. Dobson, il n'est quand même pas pire défensivement. Il n'est pas autant risqué offensivement qu'Hutson. Mais comme vous disiez, les boys, là, tu as des pions, tu peux bouger n'importe quand. Il y en a un qui dort, tu peux bouger. Il n'y a plus de stress, là.'' - Eric Bélanger

Le Canadien a entre les mains une fondation défensive exceptionnelle. Et pour une fois, au lieu de réagir avec précipitation, peut-être est-il temps d’apprécier la profondeur rare qu’il possède… et d’en tirer le maximum.