Voyez les détails !
Le repêchage de la LNH n’est plus ce qu’il était il y a vingt ou trente ans. Autrefois, les directeurs généraux et dépisteurs se fiaient presque uniquement à leur instinct, à l’œil de l’observateur et à l’historique statistique de base d’un joueur.
Aujourd’hui, la science et les données avancées se sont invitées à la table. L’analytique occupe une place grandissante dans les décisions des équipes, et elle transforme radicalement la manière dont on repêche les talents de demain.
Les statistiques traditionnelles – buts, passes, points – demeurent importantes, mais elles ne suffisent plus à dresser un portrait complet d’un espoir. Les organisations veulent désormais savoir comment un joueur crée ses occasions, à quelle fréquence il récupère des rondelles libres, comment il se comporte sous pression, et même comment il évolue dans différentes situations de jeu (transition, relance, jeu défensif en zone neutre, etc.). Des indicateurs comme le Corsi, le fenwick, ou les statistiques de zone entries/zone exits font partie du quotidien des départements d’analytique.
Certaines équipes vont encore plus loin en collaborant avec des compagnies spécialisées qui fournissent des données de suivi en temps réel, grâce à des systèmes de caméras et de capteurs.
Cela permet de mesurer des aspects autrefois impossibles à quantifier, comme la vitesse moyenne d’un joueur lors d’un match, son rayon de couverture défensive, ou encore sa capacité à générer des passes dangereuses dans l’enclave.
Le but est simple : réduire le risque d’erreurs lors du repêchage. Un joueur peut impressionner par son physique ou son coup de patin lors d’un tournoi junior, mais si les données révèlent qu’il perd la majorité de ses batailles à un contre un ou qu’il peine à garder la rondelle sous pression, cela devient un signal d’alerte. À l’inverse, un espoir moins médiatisé peut émerger grâce aux chiffres, en démontrant une constance et une efficacité qui échappent parfois à l’œil nu.
Les Canadiens de Montréal, par exemple, ont récemment accru l’importance de leur département d’analytique. En mai 2022, les Canadiens ont officiellement recruté Christopher Boucher au poste de Director of Hockey Analytics, marquant la première fois dans l’histoire de la franchise qu’un tel rôle est créé .
Kent Hughes et Jeff Gorton veulent combiner le regard des recruteurs traditionnels à celui des experts en données pour bâtir une équipe équilibrée. C’est un virage essentiel, car dans une ligue où la parité est extrême, chaque petit avantage peut faire la différence.
Ce mariage entre l’œil du recruteur et les chiffres ne garantit pas toujours le succès, mais il permet de mieux comprendre le profil complet d’un joueur. Le hockey reste un sport imprévisible, rempli d’intangibles comme le caractère, la résilience et la passion. Mais une chose est sûre : les organisations qui ignorent l’analytique se privent d’outils précieux, et risquent de prendre du retard dans une ligue où la précision et l’efficacité comptent plus que jamais.
Recevez les dernières nouvelles directement dans votre boîte de réception.