Jocelyn Thibault
Jocelyn Thibault

« C’était un rêve de jeunesse pour moi de jouer pour le Canadien de Montréal. Patrick Roy, c’était aussi un de mes idoles »

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Benjamin Marois

Benjamin Marois


Trente ans après l’échange qui a marqué l’histoire du hockey québécois, Jocelyn Thibault revient sur l’une des transactions les plus marquantes du Canadien de Montréal.

Dans une récente entrevue généreuse accordée à BPM Sports, Jocelyn Thibault a évoqué son parcours professionnel actuel et a discuté de la transaction historique du Canadien de Montréal en 1995.

Désormais retiré du hockey mineur québécois, il dirige sa propre entreprise de gestion du Complexe sportif Thibault à Sherbrooke et agit comme actionnaire ainsi que vice-président hockey du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ.

Ancien directeur général d’Hockey Québec durant deux ans, il explique avoir quitté ses fonctions en raison du manque de contrôle réel qu’il possédait sur les décisions hockey.

« Le peu d’impact que j’avais et les situations problématiques que je devais gérer m’ont fait quitter », a-t-il confié.

Selon lui, la décentralisation progressive du pouvoir décisionnel au sein de l’organisation représente un enjeu majeur, et des changements structurels seraient nécessaires pour mieux encadrer le développement du hockey au Québec.

Dans cette même entrevue, Jocelyn Thibault est aussi revenu sur la transaction de décembre 1995 qui l’a mené à Montréal en retour de Patrick Roy.

Rappelons que le 2 décembre 1995, après une défaite cinglante de 11-1 contre les Red Wings de Détroit au Forum de Montréal, Patrick Roy, frustré par la gestion de l’entraîneur Mario Tremblay de l'avoir gardé sur la glace pendant 9 buts, exprime son désir d’être échangé.

Quelques jours plus tard, le 6 décembre 1995, Canadien conclut une transaction avec les Colorado Avalanche, envoyant Roy et le capitaine Mike Keane en échange de Jocelyn Thibault, Martin Rucinsky et Andrei Kovalenko.

Thibault admet qu’il n’avait pas souhaité quitter l’Avalanche, une équipe qu’il appréciait et avec laquelle il connaissait une bonne saison.

Mais endosser le chandail du Canadien représentait pour lui un rêve d’enfance.

« C’était un rêve de jeunesse pour moi de jouer pour le Canadien de Montréal. Patrick, c’était aussi un de mes idoles, donc c’était très, très spécial pour moi de faire partie de cette transaction-là. Je suis très heureux d'avoir fait partie de cette transaction. », a-t-il confié.

Questionné sur la pression de succéder à une légende comme Roy, Thibault explique qu’il a toujours voulu demeurer fidèle à son propre style :

« Pas vraiment non, j’ai toujours souhaité être moi-même, et être performant, mais je n’ai jamais senti qu’il fallait que je sois Patrick. J’ai toujours eu cette approche que je devais être moi-même. [...] La pire affaire qui pourrait m’arriver, c’est qu’il gagne la Coupe. », raconte-t-il en riant.

Et Roy a soulevé le trophée avec l’Avalanche dès la saison suivante. « Rapidement les gens se sont mis à comparer, mais c’était correct », ajoute-t-il.

Arrivé dans un contexte particulier, marqué par un changement d’entraîneur et de directeur général, Thibault reconnaît que cette période a déstabilisé l’organisation : « C’était quand même plusieurs chocs en même temps, mais nous avions une bonne équipe tout de même. Tout ça ensemble, ça a déstabilisé un peu l’organisation, c’était un choc. »

Cet échange est rapidement perçu comme un tournant majeur pour les deux équipes, avec Roy menant l’Avalanche vers la conquête de la Coupe Stanley dès la saison suivante et remportant le trophée Conn-Smythe.

À l’époque, Thibault, jeune gardien prometteur sélectionné au 10e rang du repêchage de 1993 par les Nordiques du Québec, prend le chemin de Montréal.

Il assume le rôle de gardien partant lors de la saison 1995-1996, enregistrant 23 victoires et une moyenne de buts alloués de 2,83. Malgré ses performances solides, le Canadien est éliminé dès le premier tour des séries par les Rangers de New York en 6 parties.

Cet échange a eu des répercussions profondes pour les deux franchises.

Pour l’Avalanche, l’arrivée de Roy s’avère décisive, et l’équipe décroche la Coupe Stanley en 1996 avec son nouveau gardien vedette au cœur de l’action.

Pour le Canadien, la perte de Roy marque le début d’une période plus difficile et de réévaluation de son identité.

Pour Thibault, cette transaction constitue un moment charnière. Bien qu’il n’ait jamais atteint le statut légendaire de Roy, il poursuit une carrière respectable dans la LNH, jouant notamment pour les Blackhawks de Chicago, où il connaît sa meilleure saison en 2002-2003 avec huit blanchissages et une sélection au Match des étoiles.

Aujourd’hui, on peut deviner que Thibault considère que cette expérience lui a permis de grandir, non seulement comme joueur, mais aussi comme individu.

Il reconnaît probablement que, malgré les défis et la pression de devoir remplir les chaussures laissées par un joueur comme Roy, l’échange lui a offert l’opportunité de se développer et de comprendre davantage la dimension humaine et professionnelle du hockey, dans un gros marché comme celui qu'est Montréal.

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Source: BPM Sports
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