Ce que Régis Labeaume sait vraiment sur Bettman : « Vous seriez surpris »

Régis Labeaume n’a jamais caché sa passion pour le hockey et son rêve de voir un jour le retour d’une équipe de la LNH à Québec. Durant ses années à la mairie, il a multiplié les démarches, les rencontres et les projets pour concrétiser ce souhait que partageaient des milliers de Québécois.

Il a même fait construire le Centre Vidéotron, un amphithéâtre ultramoderne pensé dès le départ pour accueillir une équipe professionnelle. Mais malgré tous ses efforts, ce grand projet n’a jamais abouti et l’ancien maire n’a toujours pas digéré l’attitude de Gary Bettman, le commissaire de la Ligue nationale.

Invité récemment au micro du 98,5 FM, Régis Labeaume est revenu sur cet épisode marquant de sa carrière politique, laissant entrevoir une certaine amertume envers le patron de la LNH.

Interrogé à savoir s’il regrettait de ne pas avoir réussi à ramener une équipe à Québec, il a répondu sans détour : « Les gars, je vais vous dire une affaire… je vais en vouloir longtemps à Gary Bettman. » Une phrase lourde de sens, qui montre bien que cette histoire lui laisse encore un goût amer.

Il a d’ailleurs fait une révélation surprenante : celui qui le tenait informé des discussions avec Bettman était nul autre que l’ancien premier ministre Brian Mulroney. Labeaume explique que Mulroney, qui entretenait des liens privilégiés avec plusieurs acteurs influents du monde politique et sportif, agissait comme intermédiaire officieux dans le dossier du retour des Nordiques. Mais avec son décès, une partie de ces échanges confidentiels s’est envolée à jamais. « C’est la première fois que je parle de ça. Le gars qui me tenait informé, c’était Brian Mulroney. Et maintenant qu’il est décédé, je ne peux pas parler… c’est ça, mon maudit problème », a-t-il confié avec émotion.

Malgré cette réserve, Labeaume laisse entendre qu’il en sait beaucoup plus qu’il ne peut dire. Il a même ajouté, à demi-mot, qu’un jour, il pourrait se décider à tout raconter. « Peut-être qu’un jour, je vais me tanner. Vous seriez surpris », a-t-il lancé, laissant planer un mystère sur ce qui s’est réellement passé entre Québec et la haute direction de la LNH.

Ce que l’on sait, c’est que Labeaume n’a jamais ménagé ses efforts. Il avait réuni des investisseurs solides, mobilisé le gouvernement provincial, et obtenu l’appui populaire nécessaire pour soutenir le projet. Tout semblait aligné : une ville prête, un aréna flambant neuf, et un marché passionné par le hockey. Mais du côté de Gary Bettman, les réponses se faisaient de plus en plus floues. Le commissaire a toujours affirmé respecter Québec, mais il a préféré concentrer l’expansion vers d’autres marchés américains, notamment Las Vegas et Seattle, deux décisions qui ont profondément déçu l’ancien maire.

C'est-tu quelque chose que tu te dis, ben, j'aurais aimé le faire, je l'ai pas fait. Est-ce qu'il se passe ça dans la tête de Régis Labeau quand tu penses à ça? Du club. Amener un club.

Les gars, je vais vous dire une affaire. Un des grands problèmes, puis il faut que je me taise, c'est que la personne qui me tenait informé des discussions, bon, c'est la première fois que je parle de ça dans ma vie, le gars qui me tenait informé des discussions avec Gary Bettman, c'était Brian Mulroney. OK. Puis il est décédé.

Alors je peux pas parler. C'est ça mon maudit problème. Peut-être qu'un jour, je vais me tanner. Vous seriez surpris. Je ne veux pas être tannant et essayer d'agacer, mais M. Mulroney est décédé. Je ne peux pas parler et dire qu'un gars qui est décédé m'a raconté ça. Mais je vais y en vouloir longtemps à Gary Bettman.

Aujourd’hui encore, Régis Labeaume ne comprend pas pourquoi la LNH n’a jamais donné sa chance à Québec. Derrière son ton calme, on sent une réelle frustration. Pour lui, cette aventure aurait pu être l’un des grands accomplissements de sa carrière, un symbole fort du dynamisme et de la fierté de toute une région. Et même s’il a tourné la page sur la vie politique, ce dossier continue de le hanter.

Une chose est sûre : Régis Labeaume n’a pas dit son dernier mot sur ce sujet. Et si un jour il décide de raconter toute l’histoire, celle des discussions secrètes, des promesses brisées et des occasions manquées, il y a fort à parier que le Québec entier voudra l’entendre.