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Victime de plusieurs initiations dégradantes dans la LHJMQ, Stephen Quirk brise le silence
Le Devoir - Modifiée par Philippe Chênevert  

Victime de plusieurs initiations dégradantes dans la LHJMQ, Stephen Quirk brise le silence

Une histoire à crever le coeur...

Philippe Chênevert

Il y a quelques mois, nous vous rapportions que l’ancien joueur de la LNH, Daniel Carcillo, allait intenter une poursuite en lien avec de mauvais traitements qu’il aurait vécus lors de son passage dans la LCH.

Et puis, en février dernier, ce fut la consternation au Québec alors que nous apprenions que Martin Leclerc, de Radio-Canada, venait de rapporter de nouveaux détails à la suite d'une décision rendue par un juge de la Cour supérieure de l’Ontario concernant cet atroce dossier en lien avec la demande de recours collectif déposée en 2020 par Carcillo ainsi que Garrett Taylor et Stephen Quirk.

Parmi ces détails, de nombreux dirigeants d'équipes avaient potentiellement toléré que certains vétérans entretiennent un environnement toxique envers leurs jeunes recrues en les discriminant et en propageant un climat de violences verbales, physiques et sexuelles envers eux.

Face à ces nouveaux détails, le commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Gilles Courteau, avait effectué une sortie en prenant discrètement la parole à ce sujet :

"Mis à part Stephen Quirk, nous ne sommes pas au courant s’il y a d’autres joueurs qui proviennent de la LHJMQ qui ont soumis des plaintes dans le recours collectif déposé à l’origine. Il est arrivé des cas où on porte à notre attention certaines situations, alors on a enquêté. Et ça ne s’est pas avéré. En 2008, une politique de tolérance zéro a été instaurée par la ligue concernant les comportements toxiques. Je n'ai eu vent d'aucune situation impliquant des entraîneurs ayant participé à ce genre de séances d'initiation. J'admets toutefois avoir entendu certaines histoires de séquestration dans les toilettes et de biscuits insérés dans l'anus."

- Gilles Courteau, Radio-Canada & 98,5 FM

Or, à la suite de la démission de Courteau, Sébastien Tanguay, journaliste au Devoir, s'est entretenu avec Quirk, le principal intéressé dans cette sordide affaire de supplices physiques, psychologiques et sexuels subis lors de son passage dans la LHJMQ. 

Il s'agit d'un récit à crever le coeur qui hante toujours Quirk 27 ans plus tard. 

"Ils m’ont tout volé, tout! Mes espoirs, mes rêves : ils ne m’ont rien laissé."

- Stephen Quirk, Le Devoir

Aujourd'hui, toujours ébranlé par les nombreux sévices subis pendant ses 135 matchs dans le circuit Courteau, Quirk n'éprouve plus aucun plaisir à pratiquer ce qu'il considérait comme le plus beau sport au monde. 

En fait, il arrive, à l'occasion, que Quirk ne soit même pas capable de se présenter aux matchs de sa fille de 9 ans qui joue à l'aréna du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, où il y demeure depuis plusieurs années.

"Si mes deux garçons avaient voulu pratiquer le sport, j'aurais refusé net. Hors de question! Ça me prendra beaucoup plus que des paroles pour leur faire à nouveau confiance! »

- Stephen Quirk, Le Devoir

En débutant sa carrière junior avec Moncton dans la LHJMQ, Quirk croyait qu'il allait vivre la plus grande expérience de sa vie. Malheureusement pour lui, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu.

"Le hockey est devenu ma cage, ma prison. Honnêtement, dès mon party d’initiation, j’ai probablement fait tout ce que j’ai pu pour tenter d’échapper à cette ligue..."

- Stephen Quirk, Le Devoir

Malgré de nombreuses discussions avec ses parents où il mentionnait vouloir abandonner ce sport, Quirk se sentait piégé socialement, car c'est toute une communauté qui croyait en lui.

"C’est un piège social qui se referme lentement sur toi. Tout le monde a ta réussite à coeur, il y a une communauté entière qui t’encourage et qui compte sur toi. Je n’avais pas la force de la décevoir : j’ai donc décidé d’enterrer ma souffrance, de porter mon fardeau et de continuer à jouer au hockey parce que… parce que… parce que je n’avais pas le choix : ça semblait rendre les gens tellement heureux autour de moi. »

- Stephen Quirk, Le Devoir

Aujourd'hui encore, Stephen Quirk continue de suivre une thérapie pour guérir les énormes blessures du passé qui ont eu raison de lui et de sa jeune carrière d'hockeyeur. 

Il souhaite que grâce à ce scandale ayant été mis en lumières par l'article de Martin Leclerc, que les choses changent et que le monde du hockey se réforme drastiquement.

Source: Twitter