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Ryan Getzlaf connaît mieux que quiconque la pression et l’émotion qui accompagnent la sélection d’une équipe olympique canadienne. Aujourd’hui impliqué dans le processus de choix des joueurs, l’ancien capitaine des Ducks d’Anaheim offre un regard privilégié sur les coulisses d’une décision aussi complexe que symbolique.
Il se souvient encore de Vancouver 2010, lorsqu’une blessure avait mis en péril sa participation. « Je me rappelle à quel point je tenais à faire partie de cette équipe, peu importe le rôle qu’on m’attribuait », raconte-t-il. Ce souvenir lui permet de comprendre ce que vivent actuellement les joueurs en lice pour les derniers postes.
Selon lui, plusieurs d’entre eux vivent des nuits blanches, rongés par le désir de représenter leur pays. « Il y a probablement une dizaine de gars dans cette situation en ce moment, blessés ou pas, qui veulent tellement en faire partie qu’ils en perdent le sommeil. »
Pour Getzlaf, la différence entre ceux qui parviennent à intégrer l’équipe et ceux qui échouent se joue souvent sur l’attitude. « Les joueurs qui embrassent le défi finissent généralement par être choisis. Il y en a qui s’effondrent sous la pression. »
La sélection, rappelle-t-il, ne repose pas uniquement sur le talent. Il s’agit aussi de bâtir un groupe équilibré où chaque joueur accepte son rôle, aussi modeste soit-il. « Les grandes vedettes sont des évidences, mais il faut ensuite trouver les bons éléments pour compléter l’équipe. Ce n’est pas juste une question de points ou de statistiques : il y a des qualités de vestiaire qu’on recherche. »
Getzlaf évoque aussi la culture propre à Équipe Canada, celle du « laisse ton ego à la porte». Une mentalité, dit-il, incarnée depuis longtemps par Sidney Crosby. « Sid apporte quelque chose d’unique. Il a été une star dès l’adolescence, mais il a toujours su demeurer un coéquipier avant tout. Chaque fois qu’il rejoint l’équipe, il veut être traité comme les autres et veille à ce que tout le monde se sente inclus. » Ce comportement, selon Getzlaf, inspire et rassemble. « Quand tu entres dans le vestiaire et que Crosby est là, tout le monde adopte naturellement la même attitude. »
Pour Getzlaf, choisir une équipe olympique canadienne n’est pas une simple sélection de talents : c’est un art délicat, fait d’équilibre, de psychologie et d’humilité. Et comme il le souligne avec un sourire, c’est à la fois « la joie, la fierté et la misère » de bâtir l’une des formations les plus redoutées du monde.
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