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Rapport de repêchage: Tout ce que vous devez savoir sur Juraj Slafkovsky

Voyez les détails!

Mark Suciu

Avec une séance de sélection cruciale pour le Canadien de Montréal qui approche à grands pas, nous vous proposons une série de profils d'espoirs du prochain repêchage.

Ce repêchage qui aura lieu à Montréal le 7 et le 8 juillet prochain verra le Canadien parler à 14 reprises (à moins qu’il y ait d’autres transactions d'ici là) en plus d'avoir le tout premier choix total.

Après avoir exploré le profil de Shane Wright, il est maintenant le temps d’analyser le jeu de l’attaquant slovaque, Juraj Slafkovsky.


Slafkovsky est un cas assez difficile à analyser. Cet ailier gauche s’est fait remarquer aux Jeux olympiques d’hiver où il a inscrit sept buts en sept matchs, menant la Slovaquie à une médaille de bronze. Il a de plus été nommé MVP du tournoi. Quelque chose qui se remarque très rapidement chez ce joueur est son dynamisme ainsi que son gros gabarit. Effectivement, du haut de ses 6 pieds 4 pouces et de ses 224 lb, Slafkovsky est déjà un colosse.

Toutefois, il sème un certain doute chez les recruteurs comme le témoigne son positionnement dans les listes de chaque département. La centrale de recrutement de la Ligue nationale de hockey le classe au premier rang parmi les joueurs européens. TSN le classe plutôt cinquième. Sportsnet, eux, le place deuxième tout comme The Hockey News. FCHockey.com, McKeen’s Hockey et EliteProspects.com le classent respectivement quatrième, septième et sixième. Donc, nous voyons très bien que son cas est assez mitigé auprès des recruteurs.

Maintenant, qu’est-ce qui sème ce doute? Dans la Liiga, Slafkovsky a inscrit cinq buts et amassé cinq mentions d’aide en 31 matchs. Au cours des séries éliminatoires, il a récolté sept points, dont deux buts. Cela correspond à un total de 0,32 point/matchs. À titre de comparaison, à leur année d’éligibilité au repêchage, les attaquants Mikko Rantanen, Sebastian Aho et Roope Hintz ont respectivement obtenu 0,50 ; 0,43 et 0,40 point par match. Son total de points un peu plus faible est expliqué par un recruteur de The Hockey News.

« C'était bien de voir la touche offensive aux Jeux olympiques. Au tournoi (U-18) Hlinka Gretzky, il avait ça et un jeu robuste. Dans la Liiga, sa production de points était en baisse et il occupait davantage un rôle de protection de rondelle, donc c'était bien de voir les points revenir, pas que nous doutions de lui. L’ensemble physique parle de lui-même, avec son gabarit et son patinage. C'est un homme parmi les garçons. »

À présent que tout a été mis en contexte, analysons chaque aspect du jeu de Slafkovsky. Débutons avec l’un des points forts de son jeu soit son tir. Il est vraiment intéressant de voir comment Slafkovsky s’appuie beaucoup sur son tir du poignet. En fait, il est assez rare de le voir décocher un tir frappé ou un tir sur réception. Cela est un avantage pour lui alors qu’il tente toujours d’utiliser ses bonnes mains afin de décocher un tir précis. De plus, il décoche très rapidement, et ce, même avec très peu d’espace comme le témoigne ce graphique de Instat ci-dessous.

Rapport de repêchage: Tout ce que vous devez savoir sur Juraj Slafkovsky

Nous remarquons donc que son lieu de prédilection est dans l’enclave. Cela s’explique également par son patinage. Bien que beaucoup de gens trouvent que son patinage laisse à désirer, il faut se rappeler qu’il est joueur de grand gabarit. Son coup de patin est solide pour un joueur de cette taille. Toutefois, la chose la plus pertinente dans celui-ci est sa posture. Slafkovsky a tendance à patiner avec le dos plutôt droit et la tête bien levée. Cela pourrait lui venir en aide lorsqu’il tente d’effectuer les meilleurs jeux sur la patinoire.

Il adore transporter la rondelle, c’est d’ailleurs comme ça qu'il inscrit la majorité de ses buts. En effet, il travaille le long des rampes pour récupérer la rondelle. Par la suite, il utilise ses bonnes mains et se dirige vers l’enclave afin de décocher son bon tir du poignet. Ça, c’est le meilleur jeu que je peux utiliser afin de le décrire. Sa tête haute lui permet également de servir ses coéquipiers bien que ce ne soit pas la meilleure partie de son jeu.

Il s’implique beaucoup physiquement et il est vraiment bon en échec avant. Il sera un atout pour une équipe qui tente de circuler la rondelle en zone offensive. Ses habiletés de fabricant de jeux existent, mais elles ne sont visibles que s’il se retrouve dans un bon système de jeu pour cela. Effectivement, ses jeux peuvent être assez faciles à lire pour l’adversaire, mais c’est normal puisqu’il est plus un marqueur qu’un passeur.

S’il désire devenir un meilleur joueur, il devra travailler davantage sur son positionnement tant au niveau défensif qu’offensif. Le côté défensif ne sera probablement pas la force de son jeu, mais, pour un ailier, il est capable d’effectuer le travail. Offensivement, il devra mieux se démarquer. En effet, s’il désire être une menace constante dans la LNH, il devra être capable de mieux se placer afin de recevoir des passes et tirer sur réception par exemple. Il ne sera pas en mesure de toujours passer au travers de tous les défenseurs afin de se retrouver dans l’enclave malgré sa puissance. Sinon, il ressemblera plus à un Josh Anderson, un joueur capable d’inscrire des buts, mais beaucoup moins que ses aptitudes lui permettent.

Malgré tout, Slafkovsky demeure un espoir de grande qualité qui a le potentiel de marquer de gros buts dans sa carrière. De plus, il est assez charismatique. Les recruteurs le comparent à Mikko Rantanen ou à Jamie Benn. Je trouve plutôt la comparaison à un mélange entre Jesse Puljujarvi et Patrik Laine assez juste.