M18 AAA : Quand les camps de sélection servent surtout à financer les équipes
Voyez les détails !
Le hockey M18 AAA, considéré comme l’élite du hockey mineur au Québec, fait face à une critique grandissante en raison des frais astronomiques imposés aux jeunes joueurs et à leurs familles.
Un récent article très intéressant de Martin Leclerc à Radio-Canada, met en lumière une pratique controversée : les camps de sélection servent non seulement à évaluer les talents, mais aussi, et surtout, à financer les activités des équipes, souvent au détriment de familles dont les enfants n’auront jamais la chance de porter l’uniforme.
Prenons l’exemple du Rousseau-Royal de Laval-Montréal. Les aspirants joueurs doivent débourser 650 $ pour participer à un précamp, puis 750 $ supplémentaires pour accéder au camp final. Si l’enfant est sélectionné, les parents devront ajouter 10 400 $ pour la saison complète. Résultat : une facture totale pouvant atteindre 11 800 $. Or, la majorité des jeunes qui participent à ces camps seront coupés, mais leurs frais contribuent à alléger les coûts des joueurs retenus, notamment les vétérans qui, eux, ne paient pas pour les camps.
Ce modèle est répandu dans la ligue. Certaines équipes, comme les Vikings de Saint-Eustache ou le Phénix du Collège Esther-Blondin, imposent des frais similaires, voire plus élevés, avec des saisons coûtant jusqu’à 13 785 $.
À l’inverse, des formations comme les Grenadiers de Châteauguay affichent des tarifs plus raisonnables, démontrant une disparité importante au sein d’une même ligue soumise aux mêmes standards.
Le problème est systémique : les coûts globaux du hockey (équipement, déplacements, entraînements, etc.) poussent de nombreuses familles à délaisser le sport, et les camps de sélection sont devenus, pour certains, un modèle déguisé de financement.
Le directeur général du Rousseau-Royal, Jean-Pierre Trudeau, admet que sans aides ou commandites, ces frais sont difficiles à réduire, surtout en région urbaine où la compétition pour les commanditaires est forte.
Du côté de la ligue, le DG Yanick Gagné reconnaît l’ampleur du problème. Un comité examine la question des frais imposés aux camps, mais la solution demeure complexe. Gagné estime qu’il faudrait cinq millions de dollars par année pour éliminer les frais parentaux dans toute la ligue.
Les équipes affirment qu’aucun joueur talentueux ne sera refusé pour des raisons financières, mais en réalité, peu de familles bénéficient d’aide ou osent en demander.
Bref, l’accessibilité au hockey élite devient de plus en plus problématique au Québec. Les familles à revenu modeste risquent d’être écartées non pas par manque de talent, mais faute de moyens. Un constat inquiétant pour un sport qui, autrefois, permettait à des enfants issus de milieux humbles de rêver à la LNH.
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