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Il y a des joueurs qu’on découvre sur une feuille de match. D’autres qu’on suit depuis l’âge où il faut attacher les lacets. Pour moi, Alexandre Blais fait partie de ceux-là. Depuis ses débuts à Longueuil jusqu’à son départ pour la NCAA, son parcours a toujours été marqué par une même constante: le travail, sans jamais perdre le plaisir.
À 19 ans, après quatre saisons avec l’Océanic de Rimouski, une finale de la LHJMQ, une participation à la Coupe Memorial et un repêchage par les Ducks d’Anaheim, le Longueuillois a choisi de bifurquer. Direction: la NCAA. Plus précisément, l’Université du Connecticut (UConn), où il poursuivra son développement dès l’automne prochain.
Un virage qui, il y a encore deux ans, aurait été impossible. Littéralement.
La LHJMQ comme rêve d’enfance
Quand on lui demande ce qui l’a attiré vers la LHJMQ à l’époque, Alexandre n’hésite pas une seconde. «Pour moi, la LHJMQ, ç’a toujours été la Ligue nationale du Québec. C'était la grosse ligue à atteindre quand j'étais jeune. J’allais voir l‘Armada et, à mes yeux, c'était comme les Canadiens.»
Le ton est direct, sans flafla. Blais n’a jamais été du genre à enjoliver. Il dit les choses comme elles sont. Et quand il a été repêché par Rimouski à 15 ans, il savait déjà ce qu’il voulait. «Dans ma tête, c'était oui, 100%. Je veux aller jouer à Rimouski.»
Ce qu’il a fait. Et pas à moitié.
Une progression linéaire, mais pas sans embûches
À 16 ans, il fait ses débuts dans la LHJMQ après une saison au niveau M18 AAA. Vingt-et-un matchs pour apprivoiser le rythme, le calibre, la pression. À 17, il s’installe pour de bon. «J'ai eu des hauts et des bas. Autour de Noël, ça a été plus difficile. Mon temps de glace avait diminué… mais j'ai bien fini l'année.»
Puis, vient l’année charnière. Celle de ses 18 ans. Celle du repêchage. Celle où il explose avec 84 points en 68 matchs. Il participe même au Match des meilleurs espoirs LCH/LNH en janvier 2024, une vitrine prestigieuse pour les espoirs admissibles au repêchage.
«C'était mon année de repêchage. J’ai eu une bonne saison, même si ça n’a pas été parfait. Mais j’ai été repêché en 4e ronde par les Ducks. J’étais super content!»
Il y a de quoi: les Ducks ont vu en lui un potentiel suffisant pour le sélectionner en 4e ronde, 100e au total.
Et ensuite, la saison de tous les espoirs. Celle de la Coupe Memorial 2025. Rimouski y croyait. Lui aussi. «On était plusieurs gars de 19 ans. On visait tous la même chose. Même si on n’a pas gagné, j’ai acquis beaucoup de maturité cette année.»
Le virage NCAA: une décision stratégique
Alors pourquoi quitter maintenant? Pourquoi ne pas rester pour une dernière saison junior, ou faire le saut directement chez les pros?
La réponse est simple: développement.
«Je voyais que j'étais prêt à passer à un autre niveau. La NCAA, c’est moins de matchs, plus de temps au gym. À ce stade-ci, je dois prendre de la masse et me développer physiquement.»
Et ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête. Les Ducks ont été consultés. L’agent aussi. Les parents, évidemment. «Avec mes parents et mes frères, on a pris une décision familiale.»
Il faut dire que le changement de règlementation, qui permet désormais aux joueurs de la LHJMQ de rejoindre la NCAA, a ouvert une porte inespérée. «Avant, c'était clair dans ma tête: LHJMQ = pas de NCAA. Mais avec le changement, j’ai commencé à y penser.»
Pourquoi UConn?
Des options, il en avait. Mais UConn s’est imposée. Pas juste pour les installations — même si elles sont «incroyables», selon ses mots. Pas juste pour le programme. Mais pour le feeling.
«Les entraîneurs me parlaient, je voyais qu’ils m’aimaient bien. Des fois, t’as juste un feeling avec une équipe.»
Et il n’a pas été accueilli à froid. «Plusieurs gars de l’équipe m'ont texté dès que j’ai annoncé que je m’en allais là. Ça m’a vraiment touché.»
Le facteur académique: un bonus bienvenu
Soyons clairs, Alexandre Blais ne va pas à UConn pour décrocher un doctorat. Il y va pour jouer au hockey. Mais le volet académique n’est pas négligeable.
«Ma décision est beaucoup axée sur le hockey. Mais c’est intéressant de pouvoir faire des études en même temps. Peut-être en business.»
Il sait que ce ne sera pas facile. Mais il se dit bien encadré. Et prêt à mettre les bouchées doubles.
Un départ fait dans les règles de l’art
Quand il a pris sa décision, il n’a pas balancé un post Instagram sans prévenir personne.
Non. Il a appelé. Un à un. Le proprio. Le DG. Les coachs. Ses coéquipiers.
«L’Océanic, c’est une organisation que je respecte beaucoup. J’ai grandi là. C’est en partie grâce à eux si je suis repêché aujourd’hui.»
Il nomme même sa famille de pension, Marie-Claude Deschênes et Sylvain Dionne, avec émotion. «Ils se sont tellement occupés de moi. Je suis 100% choyé.»
Ce qui va lui manquer, c’est Rimouski. Point.
Quand on lui demande ce qui va lui manquer de la LHJMQ, il ne parle pas de la ligue. Il parle de la ville.
«Je vais m’ennuyer de Rimouski. De l’équipe. De mes amis. De ma famille de pension.»
Objectif LNH, mais sans précipitation
Son rêve, il ne l’a jamais caché: jouer dans la LNH. Mais il ne met pas de date. Pas de pression.
«Je vais continuer de me développer. Quand ce sera le temps de faire le saut pro, je vais être prêt.»
Et en attendant, il veut profiter. De chaque entraînement. De chaque match. De chaque moment.
Un message au petit gars de 5 ans
Quand on lui demande ce qu’il dirait au petit Alexandre qui patinait à 7h du matin à l’aréna Émile-Butch-Bouchard, il sourit.
«Je lui dirais d’avoir du fun. Si t’as pas de plaisir, ça ne marchera pas.»
Et ce n’est pas qu’un beau discours. Parole de coach: Alexandre arrivait réellement à l’aréna avec le sourire, prêt à travailler, peu importe l’heure ou le contexte. Il ne rechignait jamais à la tâche. Il avait déjà ce petit quelque chose, ce talent naturel qui le plaçait un cran au-dessus de la mêlée. Mais ce qui l’a vraiment distingué, c’est son ardeur au travail. Il n’était pas le plus bruyant, mais il donnait toujours le ton par son éthique. Quand les bottines suivent les babines, c’est là que le leadership prend vie sur la glace…
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