Un géant défenseur québécois est en train de se faire un nom à Chicago

Louis Crevier n’est peut-être pas le nom le plus cité lorsqu’on parle des jeunes défenseurs prometteurs de la LNH, mais tranquillement et presque à l’abri des projecteurs, le géant originaire de Québec est en train de se tailler une place bien réelle avec les Blackhawks de Chicago.

À 6 pieds 8 pouces, difficile pourtant de passer inaperçu sur la glace, surtout lorsqu’on combine cette stature à une saison aussi solide que la sienne.

Repêché très tard, en septième ronde en 2020, Crevier n’entrait clairement pas dans la catégorie des paris rapides. À 19 ans au moment de sa sélection, il était déjà plus âgé que la majorité des espoirs admissibles, ce qui a sans doute contribué à le faire glisser jusqu’au 188e rang.

Pour Chicago, c’était un projet à long terme, un joueur à développer avec patience. Mais pour ceux qui l’avaient vu évoluer dans le junior, à Chicoutimi puis avec les Remparts de Québec, son potentiel n’était pas une illusion. Sa progression constante, son sens du jeu et sa capacité à utiliser son physique intelligemment laissaient croire qu’il avait de réelles chances de percer.

Aujourd’hui, ce pari commence à rapporter. Sans faire de bruit, Louis Crevier connaît une saison extrêmement encourageante dans l’uniforme des Blackhawks. Il est présentement le deuxième meilleur pointeur parmi les défenseurs de l’équipe, avec 11 points, dont 10 obtenus à forces égales. Ce détail est loin d’être anodin : il démontre que sa contribution offensive ne dépend pas d’un temps de jeu privilégié en avantage numérique, mais bien de sa capacité à soutenir l’attaque dans le flot normal du jeu.

Son impact ne s’arrête toutefois pas à la feuille de pointage. Crevier impose aussi sa loi physiquement, menant les défenseurs des Blackhawks pour les mises en échec avec 40. Il utilise sa portée et sa masse pour fermer les lignes de jeu, protéger sa zone et rendre la vie difficile aux attaquants adverses. Ajoutez à cela un rôle en désavantage numérique, et on obtient le portrait d’un défenseur de confiance, utilisé dans des situations exigeantes par le personnel d’entraîneurs.

Ce qui rend son parcours encore plus intéressant, c’est la façon dont il s’est construit. Rien ne lui a été donné. Chaque étape, du junior à la Ligue américaine, puis à la LNH, a été franchie par le travail, la constance et l’adaptation. Son jeu s’est raffiné, sa prise de décision s’est améliorée, et il a su trouver l’équilibre entre robustesse et efficacité.

Dans une organisation comme Chicago, en pleine transition, des joueurs comme Louis Crevier prennent une valeur particulière. Il ne fait peut-être pas les manchettes tous les soirs, mais il répond présent, soir après soir. Et parfois, ce sont justement ces profils-là, développés loin des projecteurs, repêchés tard, mais pleinement investis, qui finissent par devenir des pièces importantes.

À 24 ans, Louis Crevier est encore en train d’écrire son histoire. Mais une chose est déjà claire : le grand défenseur québécois n’est plus simplement un projet. Il est en train de se faire un nom… et il le fait à sa façon.