Quelle feinte de Connor Bedard !

Il y a des vidéos qui se regardent en boucle. Celle partagée sur X en fait partie. On y voit Connor Bedard exécuter un toe-drag suivi d’un tir du poignet si rapide, si fluide, qu’on peine à suivre le disque des yeux. Même après plusieurs visionnements, on a l’impression que le tir part avant même que le geste soit exécuté.

Ce n’est pas tant le fruit d’un entraînement estival intensif qu’une démonstration de talent pur. Le genre de talent qui ne s’apprend pas. Ça lui sort par les oreilles, littéralement. Et pourtant, malgré cette aisance technique, Bedard n’a pas explosé comme un Crosby ou un Ovechkin à ses débuts.

Il n'a quand même pas à rougir non plus. Après deux saisons, il cumule 128 points en 150 matchs.

À titre comparatif: 

• Crosby : 222 points
• Ovechkin : 198 points
• McDavid : 148 points (en 126 matchs)
• Draisaitl : 128 points (si on ne calcule pas les 37 matchs en 2014-2015)

Le parallèle avec Leon Draisaitl est intéressant. L’Allemand a mis du temps à s’imposer, mais une fois lancé, il s’est hissé parmi l’élite mondiale. Aujourd’hui, plusieurs le considèrent carrément comme le deuxième meilleur joueur de la planète. Bedard semble suivre une trajectoire similaire. Et si l’explosion survenait à sa troisième… ou sa quatrième saison?

Mais pour ça, il faut de l’aide. Et c’est là que le DG des Hawks, Kyle Davidson, entre en scène. Depuis 2022, il reconstruit patiemment, mais les résultats tardent. L’équipe manque de profondeur, de constance et, surtout, de soutien offensif pour son joyau.

L’arrivée de Jeff Blashill derrière le banc pourrait changer la donne. Si, par chance, Gavin McKenna — le jeune prodige de la WHL et cousin de Bedard — venait le rejoindre à Chicago en 2026 grâce à une loterie favorable à la Ville des vents, on pourrait assister à la naissance d’un duo électrisant.

Connor Bedard est un phénomène. Mais même les phénomènes ont besoin d’un cadre. À Chicago de ne pas rater le coche. Car un tel talent, mal entouré, pourrait bien s’éteindre avant d’avoir vraiment brillé… et ce serait vraiment dommage.

Attention, parce que dans la LNH moderne, où les joueurs vedettes n’hésitent plus à forcer un changement de décor, Bedard pourrait bien envisager sérieusement d’autres horizons si l’organisation continue de piétiner… surtout si McDavid ouvre la voie dès l’an prochain.