Pierre-Olivier Joseph: un nouveau départ ou un dernier appel?

C’était le temps pour moi de passer à un autre appel.
- Pierre-Olivier Joseph

La phrase rapportée par RDS claque comme une porte qu’on referme sans se retourner. 

Pierre-Olivier Joseph, défenseur au talent certain mais au parcours sinueux, tente aujourd’hui sa chance à Vancouver. Après avoir été trimballé entre la LAH et la LNH, entre Pittsburgh et Saint-Louis — où il pensait bien retrouver son frère pour longtemps — le voilà rendu chez les Canucks, là où il espère enfin décrocher un rôle stable dans la grande ligue.

Et il en a besoin, de cette stabilité. Parce que la dernière saison a été, disons-le franchement, catastrophique: 47 matchs, 3 maigres passes, un différentiel de –22. Pour un défenseur qui avait pourtant montré de belles choses en 2022-23 avec un +8 et 21 points en 75 matchs, c’est une chute libre. Le genre de saison qui pousse un joueur à «aller voir ailleurs s’il y est».

Mais cet appel, justement, est-il le bon?

À Vancouver, la compétition sera féroce. Le top 6 défensif projeté pour 2025-26 est déjà bien garni avec Quinn Hughes, Filip Hronek, Tyler Myers, Derek Forbort, Marcus Pettersson et peut-être même Elias Pettersson — non, pas l'attaquant vedette, mais le défenseur du même nom — qui devraient occuper les premières chaises. À cela s’ajoutent Matt Irwin (37 ans) et le Longueuillois Guillaume Brisebois (29 ans), deux vétérans de la LAH qui connaissent leur rang dans la hiérarchie du club, mais qui ne lâcheront pas leur place sans se battre. Joseph devra donc non seulement convaincre, mais surpasser des joueurs déjà bien installés dans le système des Canucks.

Heureusement pour lui, il retrouve à Vancouver Jim Rutherford, l’homme qui l’avait acquis à Pittsburgh en 2019 et qui est maintenant président des opérations hockey. Patrik Allvin, alors membre de l’état-major des Penguins, est aujourd’hui DG des Canucks. Un lien de confiance existe. Mais la confiance ne bloque pas des tirs, ne relance pas l’attaque et ne fait pas gagner des matchs.

Joseph a 26 ans. Il n’est plus un jeune espoir repêché en première ronde — il a bien été un 23e au total, mais 2017 ça commence à dater — rempli de potentiel, il est un joueur qui doit livrer, aujourd’hui et maintenant. À Vancouver, il n’aura peut-être qu’une seule chance de le prouver, alors on lui souhaite de tout cœur de la saisir… Sinon, ce sera peut-être son dernier appel.