Mitch Marner est parti. Toronto mise sur le nombre au lieu de la qualité

Les Maple Leafs ont bougé durant l’entre-saison. Mais ont-ils avancé?

Toronto a profité de l’été pour passer le balai. Mais ce n’était pas un remaniement planifié — c’était un rafistolage d’urgence après avoir perdu les services de Mitch Marner, faute de pouvoir s’entendre sur un nouveau contrat et le convaincre de rester. Et à force de vouloir colmater les brèches, on finit parfois par agrandir la fissure.

Le départ de Marner, échangé contre Nicolas Roy, est le point de bascule. Marner, c’est 102 points, une vision élite, une menace constante. Roy? Un bon joueur de soutien, fiable, mais qui ne fait pas lever personne de son siège. On est loin, très loin, du même calibre.

Matias Maccelli, autre ajout, avait deux bonnes saisons en Arizona avant de s’éteindre complètement en Utah. 18 points l’an dernier. Un pari risqué. Dakota Joshua, lui, amène du muscle, mais plafonne à 32 points. Henry Thrun est un défenseur qui traîne un différentiel de -20 comme un sac de briques… même si c’était chez les Sharks, ça veut tout de même dire quelque chose. Et Michael Pezzetta? Un bon gars, oui, mais pas un joueur qui change une partie ni une série. En plus, il risque de trembler chaque fois qu’Arber Xhekaj sera dans l’alignement adverse.

Les autres ajouts – Travis Boyd, Vinni Lettieri et Benoit-Olivier Groulx – sont des joueurs de profondeur. Groulx, au moins, a montré des signes encourageants dans la LAH avec 37 points en 47 matchs. Mais encore là, rien de garanti.

Côté départs, outre Marner, les Leafs ont dit adieu à Pontus Holmberg, Ryan Reaves — pas sûr que les partisans des Leafs vont s'en ennuyer, mais bon — Alex Steeves, Matt Murray et Nick Abruzzese. Rien de dramatique, sauf pour Marner. Et c’est là que le bât blesse: aucun des nouveaux venus ne peut remplacer son impact, même en les additionnant.

Les prolongations de contrat sont plus rassurantes. John Tavares à 4,389 M$ jusqu’en 2029, c’est une aubaine dans le contexte actuel. Matthew Knies à 7,75 M$ jusqu’en 2032, c’est solide. Nick Robertson a évité l’arbitrage de justesse, puis Steven Lorentz et Dakota Mermis demeurent dans le giron du club. 

Mais au final, Toronto a perdu du talent pur. Et même si certains ajouts sont mieux taillés pour les joutes physiques des séries, comme Joshua ou Roy, le plafond offensif de l’équipe a clairement baissé.

Est-ce que ce nouveau mélange va les mener plus loin en séries? Peut-être. Mais sur papier, les Leafs 2025-26 sont moins menaçants que ceux de l’an dernier…