LNH: Québec toujours ignorée… et ça commence à sentir le mépris

Expansion dans la LNH: oubliez Québec sauf si… vous êtes prêts à voir plus grand. C’est le message que Renaud Lavoie a lancé jeudi sur les ondes de BPM Sports…

Chroniqueur à l’émission de Gilbert Delorme et Anthony Desaulniers, Le club du matin, le vétéran journaliste a mis cartes sur table: malgré un Colisée flambant neuf, il n’y a tout simplement pas de groupe assez sérieux à Québec pour ramener une équipe de la LNH. 

Et c’est là que le bât blesse.

Pierre Karl Péladeau, propriétaire des Remparts et de Québecor, semble être le seul à porter le flambeau. Mais peut-il vraiment y arriver seul? Où sont les autres fortunes du Québec? Où sont les Desmarais, Saputo, Beaudoin-Bombardier, Lemaire, Chagnon, Laliberté, Poirier? Et même au-delà: où sont les milliardaires canadiens ou américains qui investissent déjà dans notre belle province? 

On parle ici d’un projet de 2 milliards $US. Ce n’est pas rien. Mais ce n’est pas non plus de la science-fiction. 

En 2001, George Gillett a mis 85 M$US sur la table pour le CH. En 2017, Vegas a allongé 500 M$US. Et Seattle? 650 M$US en 2021. La tendance est claire: ça grimpe, et vite. 

Aujourd’hui, personne ne sait combien coûterait exactement une nouvelle franchise, mais une chose est sûre: ce ne sera pas donné. Par contre, il s’agit d’un investissement, si on se fie à l’augmentation de la valeur des organisations et le prix demandé pour se joindre à la plus grande ligue de hockey en Amérique du Nord. 

La LNH veut pourtant ajouter de nouvelles équipes, à condition qu'on les approche directement.

Il me semble pourtant que la Ville de Québec a fait partie d'un tel «processus» et qu'elle y a allongé plusieurs millions en cours de route. Pendant ce temps, on parle toujours d’Atlanta — une ville qui a déjà perdu deux équipes, entre autres, faute de partisans —  et de Houston, qui serait déjà une bien meilleure idée.

Mais Québec, elle, a déjà un amphithéâtre de calibre LNH. Le Centre Vidéotron est prêt. Il attend. Vide.

Et malgré tout, la LNH semble bouder Québec. Le journaliste spécialisé Marco D’Amico a mentionné à Greg Lanctot, sur les ondes de BPM Sports, être convaincu que c’est pour miser sur de nouveaux marchés médiatiques qui ne sont pas déjà acquis à la LNH. 

La ligue a même accéléré le transfert des Coyotes de l’Arizona à Ryan Smith, déjà propriétaire du Jazz de l’Utah dans la NBA. Ce dernier devient ainsi l’heureux propriétaire du tout récemment club baptisé, Mammoth. Le tout, sans avoir d’abord un plan d'affaires concret établi à l’avance.

À la suite de la conférence de presse donnée par Gary Bettman, mais surtout de Bill Daly, le journaliste de TVA Sports n’a pas mâché ses mots: 

Je le sais que dans la tête de Gary Bettman, probablement que le Québec n’est pas très populaire. 

- Renaud Lavoie

Pas un «nouveau» marché de hockey. Pas assez de croissance. Pas assez de glamour. Peu importe, c’est avoir une vision étroite de la Capitale provinciale.

Québec, c’est plus qu’un marché local. C’est une passion nationale. Si une équipe s’installe là, elle ne sera pas seulement suivie par les gens de Québec, Lévis, Limoilou ou Charlesbourg. Elle rayonnera jusqu’à Rimouski, au Saguenay, en Gaspésie, au Nouveau-Brunswick. C’est tout l’Est du pays qui embarquerait... en plus de tous ceux qui n’aiment pas le CH!

Mais pour ça, il faut voir plus large. Il faut arrêter de penser petit. Il faut cesser de croire que seul Montréal peut faire vibrer la province au rythme du hockey de la LNH.

Québec est un joyau. Une ville nord-américaine unique, avec une histoire, une culture, une ferveur. Elle mérite mieux que l’indifférence. Elle mérite une équipe.

Alors, à quand un vrai groupe d’investisseurs? À quand une coalition de leaders économiques qui regarde Bettman dans les yeux et lui dit: «On veut notre équipe! On a fini d’attendre.»?

Parce qu’en ce moment, le Centre Vidéotron est prêt. Les partisans sont prêts. La ville est prête.

Mais la LNH, elle, regarde toujours ailleurs... malgré une rivalité historique qui pourrait renaître de ses cendres!