Il n'y a aucun doute que le Canadien de Montréal représente une équipe totalement transformée cette saison. Cette équipe n'a vraiment plus rien à voir avec l'édition précédente qui a terminé au dernier rang dans l'Est. Plusieurs facteurs peuvent expliquer un tel revirement de situation : un grand ménage auprès du personnel et de la direction du club, une saison phénoménale du défenseur PK Subban, l'émergence et l'impact immédiat des deux «Gallys», une saison écourtée, et bien d'autres encore. Cependant, il y a un joueur en particulier qui ne cesse de m'impressionner, et ce, depuis son arrivée avec notre équipe il y a maintenant trois ans. Ce joueur représente à mes yeux le «X Factor» du CH, cet élément clé qui participe grandement aux succès de l'équipe sans toutefois se trouver sous les projecteurs. Permettez-moi l'image, mais ce joueur est un peu comme la cerise sur le sundae. Je parle du jeune danois Lars Eller.
C'est à l'été 2010 que notre ami Lars est arrivé dans ce zoo médiatique qu'est la ville de Montréal lorsqu'on parle de hockey. À l'époque, il venait tout juste d'avoir 20 ans. À l'époque, cette transaction de Pierre Gauthier envoya le prochain Patrick Roy, Jaroslav Halak, à Saint-Louis, en l'échange du jeune Eller. À l'époque, la majorité des fans du Canadien, moi inclus, était dans tous ses états suite à cet échange. Pas nécessairement parce qu'ils préféraient Halak à Price (bien que pour plusieurs c'étaient le cas), mais plutôt parce que Eller était somme toute un parfait inconnu dans le monde du hockey. Un «prospect» qui tardait à se manifester, sans plus. C'est donc dans ces conditions peu favorables que le jeune Lars commença son parcours avec le Canadien. Disons qu'il commençait avec deux retraits au bâton.
À sa première saison complète dans la LNH, Eller termina la campagne avec une récolte de 17 points en 77 matchs. Il n'y avait pas de quoi sortir le champagne. Mais au-delà des statistiques, le jeune Eller avait montré quelques «flashs», typiques d'un jeune joueur qui n'a pas encore atteint sa pleine maturité. À certains moments, il pouvait faire une feinte superbe et déjouer deux joueurs à lui seul, pour ensuite perdre la rondelle quelques secondes plus tard... Sa relation avec l'entraîneur de l'époque, Jacques Martin, ne semblait pas être idéale. Malgré une nette amélioration de son jeu la saison suivante, comme en témoigne sa fiche de 16 buts et 28 points en 79 matchs, le temps d'utilisation d'Eller n'augmentait pas. Confiné dans un rôle de troisième (et parfois quatrième) centre de l'équipe, le danois changeait de compagnons de trio de façon quotidienne. On se souvient qu'il a connu ses meilleurs moments quand il a enfin connu une stabilité avec Andrei Kostitsyn et Travis Moen, l'an dernier.
Cette saison n'annonçait rien de mieux pour Eller, lorsqu'il a été laissé de côté après le premier match de la saison. Michel Therrien n'était visiblement pas satisfait de l'intensité et de l'effort fournis par Eller. Il a discuté avec son joueur et lui a indiqué ce qu'il attendait de lui. Et finalement, il y a eu ce déclic. On connaît tous la suite des événements. Eller continua à bien jouer et gagna la confiance de Michel Therrien. Il est maintenant utilisé à toutes les sauces, et il adore ça. Hier, contre les Leafs, il a complètement dominé Toronto alors que ceux-ci étaient sur l'avantage numérique. Il s'est emparé de la rondelle, s'est amené en territoire des Leafs avec Travis Moen et a forcé le jeu dans leur territoire pour un bon 30 secondes, à 2 contre 5. Depuis environ un mois, Eller est devenu le centre numéro un de l'équipe (dans sa façon de jouer) et son trio surnommé la «Kid Line» avec Gallagher et Galchenyuk est sans aucun doute le meilleur trio chez le Canadien. Hier, 1 but, 2 passes et 6 mises en échec pour Lars en plus d'avoir joué sur tous les désavantages numériques.
Il présente un dossier de 8 buts et 30 points en 46 parties, ce qui équivaut à environ 54 points pour une saison de 82 matchs. Et tout cela, avec pratiquemment pas de temps sur l'avantage numérique et un temps d'utilisation moyen de 14:49 (7e chez les attaquants du CH). Eller est présentement le 4e meilleur attaquant chez le Canadien (30 points), derrière Pacioretty (39 points), Ryder (35 points) et Plekanec (33 points) qui bénéficient tous d'un temps de glace supérieur à 5 contre 5 et avec l'avantage d'un homme.
C'est bien simple, Lars Eller ne cesse d'augmenter en confiance. Et on sait tous que lorsque le jeune danois joue avec confiance, il peut changer l'allure d'un match à lui seul. Comme il l'a fait contre Toronto, hier. Parions que pour les fans, Halak n'est plus qu'un vague souvenir et que finalement, Pierre Gauthier aura peut-être fait sa meilleure transaction.
(Crédit Photo : Agence QMI)
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