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Il aura fallu 17 longues années d’attente, mais Alexander Mogilny fait enfin son entrée au Temple de la renommée du hockey en 2025. Une injustice corrigée, certes, mais bien tardive pour un joueur qui aurait dû y être depuis longtemps. Car Mogilny, ce n’est pas juste des statistiques hallucinantes, c’est une légende vivante, un pionnier et un symbole de courage.
Le récit partagé récemment par Adrian Aucoin sur le balado sportif de Vancouver, Just A Bit Outside, en dit long sur le personnage. Alors que Mike Keenan, alors entraîneur des Canucks, le sermonnait dans le vestiaire, Mogilny lève les yeux et lâche:
«Mike, as-tu déjà entendu parler de comment j’ai fait défection, de comment ils ont menacé ma famille, de comment ils voulaient tous les tuer? Tu penses que tu me fais peur, toi?»
Silence total. Même Keenan n’a rien trouvé à répondre.
Ce moment résume tout: Mogilny n’était pas juste un joueur de hockey. Il était un survivant, un révolutionnaire. En effet, le 3 mai 1989, alors qu’il célébrait la victoire de l’URSS au Championnat du monde à Stockholm, Alexander Mogilny a quitté discrètement le banquet de l’équipe nationale. Le lendemain, au lieu de monter à bord de l’avion pour Moscou, il s’est envolé vers New York avec des représentants des Sabres de Buffalo. Il est ainsi devenu le premier joueur soviétique à faire défection pour rejoindre la LNH sans autorisation officielle, un geste extrêmement risqué à l’époque, surtout avec la pression du KGB. Un geste courageux… et qui aurait pu lui coûter la vie.
Sur la glace, il a tout fait. 1032 points en 990 matchs, dont 473 buts. Une saison de 76 buts en 77 rencontres en 1992-93, avec Buffalo — un exploit rarissime. Une Coupe Stanley avec les Devils en 2000. Le trophée Lady Byng en 2003. Et surtout, membre du très sélect Triple Gold Club (or olympique, championnat du monde, Coupe Stanley).
Et pourtant, il a fallu attendre 2025 pour qu’on lui ouvre enfin les portes du Temple. Pendant ce temps, d’autres joueurs, qu’on respecte profondément pour ce qu’ils ont accompli — comme Guy Carbonneau, un maître du jeu défensif, ou Kevin Lowe, un pilier discret des Oilers — y sont entrés bien avant lui, malgré des statistiques et un impact global moindres. Ce n’est pas une critique, mais un constat: Mogilny avait un dossier complet, unique et il aurait dû être reconnu bien plus tôt. Mais bon, chacun son opinion, comme on dit.
Ce qui compte aujourd’hui, c’est que justice est faite. Mogilny n’a jamais cherché la reconnaissance. Mais pour ceux qui connaissent son histoire, son talent et son courage, il était déjà une légende. Le Temple ne fait que l’officialiser.
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