Edmonton face à ses limites

Chaque printemps, c’est la même rengaine à Edmonton: l’espoir renaît, porté par deux des joueurs les plus électrisants de la LNH. Et chaque printemps, c’est la même désillusion. Malgré des performances individuelles à couper le souffle, les Oilers échouent encore à atteindre le sommet. Pourquoi?

L’un des principaux chroniqueurs du site The Athletic répond directement à cette question sur X…

Connor McDavid: 96 matchs éliminatoires, 44 buts, 106 passes, 150 points.
Leon Draisaitl: 96 matchs, 52 buts, 89 passes, 141 points. Zéro Coupe Stanley. C’est tout simplement ahurissant.

- Arpon Basu

Ces chiffres feraient rougir bien des légendes du hockey. Pourtant, malgré cette production offensive digne des plus grands, les Oilers d’Edmonton n’ont toujours pas réussi à gravir la dernière marche. Pourquoi? Parce qu’au hockey, deux joueurs ne suffisent pas.

Au basketball, peut-être. Deux superstars peuvent dominer un match, voire une série sans avoir besoin de renfort provenant du banc. Mais au hockey, il faut une équipe complète. Une offensive diversifiée, une défensive solide, un gardien fiable, des unités spéciales efficaces. Bref, il faut de la profondeur, de l’équilibre, et surtout, de la constance.

Les Oilers ont beau avoir deux des meilleurs joueurs de la planète, ils n’ont pas ce qu’il faut devant le filet. C’est évident. Stuart Skinner a montré ses limites, et ce n’est certainement pas Calvin Pickard, 33 ans, qui allait changer la donne. Tant que cette position névralgique ne sera pas solidifiée, les chances de conquérir les grands honneurs resteront minces.

Et le pire? Le temps presse. McDavid pourrait bientôt exiger un contrat de 75 à 90 millions sur cinq ans pour demeurer à Edmonton. 

Avec un plafond salarial qui grimpe lentement, comment les Oilers pourront-ils bâtir autour de lui ET de Draisaitl? 

Déjà, ils doivent resigner Evan Bouchard, qui deviendra joueur autonome avec compensation le 1er juillet. Mais avec moins de 8 millions disponibles — en comptant le contrat de huit ans que recevra potentiellement Trent Frederic selon Sports Illustrated — pour lui, Jeff Skinner, Corey Perry et Connor Brown, les choix seront déchirants… sans même combler le trou béant devant le filet!

Perdre Bouchard serait problématique malgré ses lacunes. Mais à environ 10 M$ par an? Un «pilier» à la ligne bleue… permettez-moi d’en douter. Est-ce que les Oilers se laisseront tenter, comme l’an dernier avec Holloway et Broberg, par une offre hostile d’une autre formation de la LNH? Tenteront-ils d’échanger le défenseur directement sans attendre d’avoir le couteau sous la gorge?

Les Oilers sont à la croisée des chemins. Ils ont deux joyaux, mais sans une structure solide autour, ces joyaux risquent de briller… de moins en moins avec le temps qui passe.