Les fans de hockey au Québec n'ont qu'un seul nom sur les lèvres depuis quelques jours: Jesperi Kotkaniemi.

Fort de sa meilleure performance depuis son arrivé récente en Amérique du Nord, voilà que les décideurs du Canadien de Montréal se retrouvent avec un dilemme pas piqué des vers. 

Si en début de camp, tout le monde s'entendait pour dire que le jeune attaquant aurait besoin d'au moins une année de plus en Finlande, force est d'admettre qu'il est sans l'ombre d'un doute parmi les meilleurs joueurs sur la glace depuis le début des rencontres préparatoires.

D'ailleurs, le recruteur finlandais des Canadiens, Hannu Laine, avait prédit exactement ce qui est en train de se produire avec Kotkaniemi et le Canadien.

Je vous explique. Rappelez-vous qu'au camp des recrues, le 3e choix au total du dernier repêchage en avait laissé plusieurs sur leur faim avec des performances inégales et peu spectaculaires.

À ce moment, Hannu Laine, grand responsable de la sélection du jeune homme par le CH, avait prôné la patience en expliquant que lorsque Jesperi jouerait avec des joueurs de son niveau, on verrait l'étendue de son talent. Voici les paroles exactes qu'il avait tenues il y a quelques semaines pour expliquer la performance mitigée de son poulain.

“Considérant le niveau de jeu dans lequel il joue, les joueurs avec qui il joue... je crois que lorsqu'il jouera avec de meilleurs joueurs, cela fera une grosse différence.”
-Hannu Laine, après le camp des recrues du CH

Cela dit, le sympathique jeune homme est encore loin de pouvoir crier "mission accomplie" en ce qui a trait à son objectif de débuter la saison à Montréal. Parce que, justement, s'il est pour rester, il doit jouer avec des bons joueurs, dans un rôle offensif sur un des deux premiers trios.

Cela voudrait donc dire que lors des premiers matchs de la saison, tous disputés à l'étranger où le coach adverse choisit contre qui envoyer ses meilleurs joueurs, Kotkaniemi aurait à affronter les Matthews, Tavares, Crosby et Malkin dès ses débuts en saison régulière... c'est peut-être un peu trop lui en demander.

Et oubliez tout de suite la possibilité de le placer sur un troisième trio, ce poste appartient au vieillissant Tomas Plekanec, qui reste tout de même une valeur sûre sur un trio défensif.

Avec Danault, Domi ou Drouin, Peca, Plekanec, De La Rose et Chaput, qui peut évoluer au centre, disons que les places au centre commencent à se faire rares, et hors de question de placer Kotkaniemi à l'aile une deuxième saison de suite.

Chose certaine, les déclarations de Claude Julien à ce sujet sont celles d'un fin politicien.

«Il a montré de bonnes choses ce soir (samedi), et on continue de l'évaluer. C'est difficile à ce stade-ci de dire "oui, il a un poste". Mais on voit de bonnes choses de lui, et quand tout sera terminé on prendra la décision à savoir s'il est capable de jouer ici cette année où s'il est préférable de lui donner la chance de grandir dans un autre environnement.»
-Claude Julien

Un point pourrait jouer en sa faveur: les habilités démontrées par le jeune homme en avantage numérique. La vidéo ci-dessous, faisant le parallèle entre son but marqué à Montréal et un autre marqué au dernier championnat U18, montre bien que le #15 pourrait remplacer Alex Galchenyuk comme "sniper" en avantage numérique. Remarquez les similitudes.

Pour sa part, le journaliste Marc-Antoine Godin a longuement pesé les pour et les contre dans un texte publié sur la plateforme The Athletic, ce matin. On vous invite à y jeter un coup d'oeil.

Et vous, si vous étiez à l'État-major du Canadien, quelle serait votre décision? Un essai de 9 matchs? Un renvoi en Finlande pour une saison? Ou un condo en ville pour le jeune homme?