À l'écart du jeu depuis déjà près de trois mois en raison d'une commotion cérébrale, l'attaquant Ales Hemsky du Canadien a accepté de s'ouvrir au journaliste Richard Labbé de La Presse pour lui raconter ce qu'il vit.

Lui qui n'en est pas à sa première commotion dans sa carrière, admet d'emblée qu'il ne se rappelle pas du coup subit ni de qui l'a frappé lorsqu'il s'est blessé le 20 octobre dernier à Anaheim.

L'attaquant de 34 ans ajoute également qu'il vit l'enfer depuis et s'ouvre la réalité des joueurs qui ont à vivre avec les symptômes d'une commotion cérébrale:

«Après Anaheim, je suis rentré à la maison et je n'étais plus capable de rien faire. Je ne pouvais même plus sortir de la maison. On ne peut pas savoir ce que c'est si on ne l'a pas vécu, mais je peux vous dire que c'est déprimant, et ce n'était pas plaisant pour personne, pour ma femme, pour moi-même, pour les membres de la famille. Quand tu te retrouves dans une telle condition, tu ne veux plus parler à personne. Parce que tu es tout le temps déprimé. C'est difficile à expliquer, mais tu te retrouves à vivre une autre vie. Tu n'es plus le même. Tu croises les autres gars de l'équipe, ils te demandent si ça va, mais tu n'es plus là. Ta vie devient différente, tu n'agis plus comme tu le faisais avant. Tu as le moral dans les talons. Un jour, tu te sens mieux et le lendemain, ça ne va plus.

«Au moins, quand tu as une main cassée ou que tu dois être opéré à la hanche, tu sais à quoi t'en tenir. Avec les commotions cérébrales, tu peux avoir l'air de bien aller, mais en réalité, ça ne va pas du tout. Tout le monde te demande comment tu te sens, et tu te sens comme de la merde. Chaque jour, je me disais que ma carrière était finie. C'est comme ça; chaque jour, les pensées négatives t'envahissent. Il n'y a rien à faire, tu peux seulement espérer prendre du mieux. Les sautes d'humeur sont régulières, tu te retrouves à te chicaner avec des gens. Sans arrêt, chaque jour. Ce n'est rien d'amusant. Tu essaies de sortir dehors, mais tu te mets à avoir d'autres migraines, alors tu retournes à la maison parce que tu n'as plus envie d'être là, où il y a du bruit et des gens qui parlent.»

Hemsky a recommencé à patiner dernièrement et tentera un retour au jeu dan les prochaines semaines.